Pourquoi le système d’éducation doit être changé ?

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Sir Kenneth Robinson
est un auteur, orateur et expert en éducation internationalement reconnu pour ses interventions en faveur du développement de la créativité et de l’innovation.

Issu de la classe ouvrière de Liverpool, il fut directeur du projet Art in Schools (de 1985 à 1989), Professeur d’art à l’Université de Warwick (1989-2001) avant d’être fait chevalier par la reine d’Angleterre en 2003 pour services rendus à l’éducation.

C’est un homme brillant. Sa force de conviction et la portée de sa pensée, sur la thématique particulièrement importante pour notre espèce, sont d’une puissance colossale.

Pourquoi est-il urgent et primordial de changer le paradigme du système d’éducation ?

La compilation des 4 TED-conférences de Sir Ken Robinson ouvre les yeux sur cette priorité absolue. L’humour, la pertinence et l’art d’un speaker professionnel à son summum. Une prestation très haut de gamme dans ces 4 enregistrements étalés sur 7 ans. 

 

Tous les enfants ont des talents extraordinaires, mais nous les gaspillons assez impitoyablement.

Changement-systeme-education-Ken-RobinsonPourquoi l’éducation moderne ne cherche pas à obtenir le meilleur des gens ?

Sir Ken Robinson affirme que c’est parce que nous avons été éduqués à devenir de bons travailleurs, plutôt que des penseurs créatifs. Les étudiants avec des esprits et corps agités – loin d’être cultivés pour leur énergie et leur curiosité – sont ignorées, voire stigmatisées, avec des conséquences terribles. «Nous éduquons les gens en dehors de leur créativité », dit Robinson.

Un leader culturelle visionnaire, en 1998 Sir Ken a dirigé le comité consultatif du gouvernement britannique sur l’éducation culturelle et créative – une enquête importante sur la créativité dans le système éducatif. Suite à quoi il a été anobli en 2003 pour ses réalisations.

Son livre de 2009, The Element: How Finding Your Passion Changes Everything, est un best-seller traduit en 21 langues. Ses autres livres à succès :

Tous les systèmes éducatifs sur Terre ont la même hiérarchie de matières : au sommet sont les mathématiques et les langues, ensuite les sciences humaines, et seulement à la fin viennent les arts.

 

 

En quoi l’école tue la créativité ? (juin 2006)

De très nombreuses personnes finissent leur vie n’ayant aucune idée de ce que leurs talents sont ou pourraient être.

La créativité provient de l’interaction de différentes façon de voir les choses.

J’ai la conviction que notre seul espoir pour le futur est d’adopter une nouvelle conception de l’écologie humaine, une où nous commencerions à repenser notre conception de la richesse de la capacité humaine. Notre système éducatif a miné notre esprit de la même manière que nous avons épuisé la Terre : pour une ressource particulière.

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Bonjour. Comment allez-vous? C’était bien, n’est-ce pas? J’ai été époustouflé par tout ce qu’on a vu. D’ailleurs, je m’en vais. (Rires)

Trois des thèmes dominants au cours de cette conférence sont liés à ce dont je veux parler. Le premier est l’extraordinaire preuve de la créativité humaine dans toutes les présentations que nous avons eues et avec toutes les personnes présentes. Rien que par cette variété et cette palette de sujets. Le second point est que cela nous emmène dans des endroits où nous n’avons aucune idée ce que nous réserve le futur. Aucune idée de comment les choses vont évoluer.

J’ai de l’intérêt pour l’éducation en fait, je pense que tout le monde est intéressé par l’éducation. Vous ne pensez-pas? Je trouve cela très intéressant. Si vous êtes à un dîner et que vous dites que vous travaillez dans l’éducation, vous n’êtes plus souvent invités à des dîners. (Rires) On ne vous invite pas. Et on ne vous réinvite jamais, bizarrement. Je trouve ça étrange. Mais si vous l’êtes, et que des personnes vous demandent “Que faites-vous dans la vie?” et que vous répondez que vous travaillez dans l’éducation, là, vous les voyez blêmir. Ils seront du style : “Oh mon dieu”, “Pourquoi-moi? C’est ma seule sortie de la semaine!” (Rires)

Mais si vous les questionnez sur leur éducation, ils ne vous lâcheront plus. Car c’est une des choses qui intéresse profondément les gens, n’est-ce pas? Comme la religion, l’argent et d’autres choses. Je m’intéresse beaucoup à l’éducation, et je pense que c’est le cas de tous. Nous avons un intérêt tout particulier pour cela, en partie car c’est l’éducation qui était censée nous emmener dans ce futur insaisissable. Quand on y pense, des enfants qui commencent l’école cette année seront à la retraite en 2065. Personne ne sait — en dépit de tous les experts que nous avons vus ces 4 derniers jours — comment sera le monde dans l’espace de 5 ans. Et pourtant, nous sommes supposés les éduquer à cela. Ce caractère imprévisible, je pense, est extraordinaire.

Et le troisième point de tout cela sur lequel nous sommes néanmoins tous d’accord, ce sont les capacités vraiment extraordinaires qu’ont les enfants — ces capacités pour l’innovation. Regardez, Sirena hier était épatante, vous ne trouvez pas? Rien que de voir de quoi elle est capable. Et elle est exceptionnelle, mais je pense qu’elle n’est pas, façon de parler, exceptionnelle dans l’enfance au sens global. Ce que vous avez ici, c’est une personne vraiment consacrée, qui a trouvé son talent. Et mon cheval de bataille c’est que, tous les enfants ont un talent fabuleux. Et nous le gaspillons, sans vergogne. J’aimerais donc vous parler d’éducation et aussi de créativité. Mon combat est que la créativité aujourd’hui est aussi importante dans l’éducation que la littérature, et nous devrions les traiter de façon égale. (Applaudissement) Merci.

C’était tout, en fait. Merci beaucoup. (Rires)

Il reste donc 15 minutes. Bon, Je suis né … Non. (Rires)

J’ai entendu une super histoire récemment. J’adore la raconter. D’une petite fille qui était en cours de dessin. Elle avait six ans et elle était au fond de la classe, en train de dessiner, sa maîtresse disait que cette petite fille d’habitude avait du mal à se concentrer, pourtant, elle l’était à ce cours de dessin. La maîtresse fascinée, est allée la voir et lui a demandé: “Qu’es-tu en train de dessiner?”. Et la petite fille lui a répondu: “Je fais un dessin de Dieu.” La maîtresse lui dit alors: “Mais personne ne sait à quoi ressemble Dieu.” Et la petite fille répond: “Ils le sauront dans une minute.” (Rires)

Quand mon fils avait quatre ans en Angleterre — en fait il avait quatre ans partout, pour être honnête. (Rires) Je suis sûr de ça, partout où nous allions, il avait quatre ans cette année. Il jouait dans la pièce “Nativité”. Vous vous souvenez de l’histoire? Non, pourtant c’est connu. Vraiment connu. Mel Gibson a fait la suite. Vous l’avez peut-être vu: “Nativité II.” Bon, James a eu le rôle de Joseph, nous étions enchantés. Nous pensions que c’était l’un des rôles principaux. Nous avions remplis la salle de complices avec le T-shirt: “James Robinson EST Joseph! (Rires) Il n’avait pas à parler, mais vous connaissez le passage avec les trois rois qui arrivent? Ils viennent chargés de cadeaux, et ils amènent de l’or, l’encens et la myrrhe. Ça a vraiment eu lieu. Nous étions assis et je me disais qu’ils avaient oubliés une scène parce que nous avons demandé à James après : “Tu es d’accord avec ça?”. Et il répond: “Oui, pourquoi, ce n’était pas ça?”. Ils avaient juste interverti, c’était tout. Donc, les trois garçons de quatre ans avec des torchons sur la tête sont arrivés, puis ils ont posé leurs boîtes et le premier garçon a dit: “Je t’apporte de l’or”. Puis le second a dit: “Je t’apporte de la myrrhe”. Et le troisième a dit: “Je t’apporte Vincent”. (Rires)

Ce que ces choses ont en commun est que les enfants vont oser. Même s’ils ne savent pas, ils essaieront quelque chose. Vous ne pensez-pas? Ils n’ont pas peur de se tromper. Maintenant, je ne dis pas que se tromper, c’est pareil qu’être créatif. Ce que je dis ici, c’est que si vous n’êtes pas prêts à vous tromper, vous ne sortirez jamais rien d’original. Et avec le temps en devenant adultes, la plupart de ces enfants perdent cette capacité. Ils sont devenus peureux d’avoir tort.

Nous dirigeons nos entreprises comme ça, par ailleurs. Nous stigmatisons les erreurs. Et nous dirigeons notre système éducatif national de telle façon que les erreurs sont les pires choses qu’ont puissent faire. Le résultat, c’est que nous éduquons des gens en dehors de leurs capacités créatives. Picasso a un jour dit : “Tous les enfants sont des artistes nés. Le problème est de rester un artiste en grandissant.”. J’ai l’intime conviction : que nous ne grandissons plus dans cette créativité. Nous grandissons en dehors. Ou plutôt, nous sommes éduqués en dehors. Pourquoi cela?

Je vivais à Stratford-on-Avon jusqu’à il y a environ cinq ans. En fait, nous avons déménagé de Stratford à Los Angeles. Vous pouvez imaginer l’aisance de cette transition. (Rires) En fait, nous vivions a un endroit appelé Snitterfield, juste à l’extérieur de Stratford, qui est l’endroit où le père de Shakespeare est né. Êtes-vous frappé par quelque chose? Je l’ai été. Vous ne pensiez pas que Shakespeare avait un père, n’est-ce pas? Parce que vous ne pensiez pas que Shakespeare a été enfant, n’est-ce pas? Shakespeare ayant sept ans? Je n’avais jamais pensé à ça. Il était même dans la classe de Littérature de quelqu’un? Cela devait être plutôt embêtant? (Rires) “Dois faire plus d’effort.”. Envoyé par son père au lit, qui dit, à Shakespeare, “Au lit, maintenant! Et pose ton stylo. et arrête de parler comme ça. Tu embrouilles tout le monde.” (Rires)

Donc, nous avons déménagé de Stratford pour Los Angeles, et je veux juste dire un mot sur la transition. Mon fils ne voulait pas venir. J’ai deux enfants. Il a 21 ans maintenant, ma fille 16. Il ne voulait pas venir à Los Angeles. Il adorait l’idée, mais il avait une petite amie en Angleterre. C’était l’amour de sa vie, Sarah. Il la connaissait depuis un mois. Imaginez, ils avaient fêté leur quatrième anniversaire, et ça fait un certain temps à 16 ans. Donc, il était bouleversé dans l’avion, et il disait, “Je ne trouverai jamais une autre fille comme Sarah.” Et nous étions plutôt content de ça, honnêtement, car elle était la principale raison pour laquelle nous quittions le pays. (Rires)

Quelque chose vous frappe quand vous déménagez à l’Amérique et que vous voyagez à travers le monde – chaque système éducatif sur Terre a la même hiérarchie de sujets. Tous. N’importe où vous allez. Vous pensez que ça serait différent mais non. Tout en haut, vous avez les mathématiques et les langues, puis les sciences humaines, et tout en bas les arts. Partout sur la planète. Et dans à peu près, tous les systèmes aussi, il y a une hiérarchie dans les arts. L’art et la musique sont normalement plus hauts à l’école que l’art dramatique et la danse. Il n’y a aucun système d’éducation qui enseigne la danse chaque jour à des enfants comme nous leurs enseignons les maths. Pourquoi? Pourquoi pas? Je pense que cela est important. Je pense que les maths sont importantes, mais la danse aussi. Les enfants danseraient tout le temps si ont leurs donnaient l’autorisation. Nous avons tous un corps, n’est-ce pas? Ou alors j’ai loupé quelque chose ? (Rires)

La vérité, ce qui ce passe est, que quand les enfants grandissent, nous commençons à les éduquer progressivement de la taille. Puis nous nous concentrons sur leurs têtes. Et principalement sur une partie.

Si notre système éducatif était visité par un martien, et qu’il demandait “A quoi ça sert, l’enseignement public?”. Je pense qu’on devrait conclure, que ceux qui réussissent, qui font tout ce qu’on attend d’eux, qui ont tous les bons points, qui sont les gagnants — sont des professeurs d’université – le but final de l’enseignement public à travers le monde. N’est-ce pas? C’est eux qui arrivent premiers. J’ai été l’un d’entre eux, donc bon. (Rires) J’aime les professeurs d’université, mais vous savez, nous ne devrions pas les placer au sommet des réalisations humaines. Ils sont juste une forme de vie une autre espèce parmi les autres. Mais ils sont plutôt curieux, et je dis ça avec sympathie. Il y a, d’après mon expérience, quelque chose de singulier avec les professeurs. Pas tous, mais typiquement ils vivent dans leurs têtes. Ils vivent là-haut. Ils sont désincarnés, on peut dire, d’une manière littérale. Ils perçoivent leurs corps comme un moyen de transport pour leurs têtes, non? (Rires) C’est une façon de déplacer leurs têtes à des réunions. Si vous voulez une preuve réelle d’expérience de hors-corps, allez à une conférence locale, d’universitaires, puis allez avec eux en discothèque. (Rires) Et là vous verrez, des adultes hommes et femmes se déhanchant de façon incontrôlable, en dehors du rythme, attendant la fin pour pouvoir rentrer chez eux et écrire un article sur ça.

Notre système éducatif est basé sur la notion d’aptitude académique. Et il y a une raison. Le système entier a été inventé — avant le 19ème siècle à travers le monde, il n’y avait pas d’enseignement public, vraiment. Ces systèmes sont tous apparus pour satisfaire les besoins d’industrialisation. La hiérarchie est donc fondée sur 2 idées. Premièrement, que les sujets les plus utiles au travail sont au sommet. Vous étiez, donc, de façon bienveillante écartés de certaines choses à l’école (qu’enfants vous aimiez) si elles ne vous permettaient pas d’obtenir un travail. N’est-ce pas? Ne fais pas de musique, tu ne seras pas musicien. Ne fais pas de l’art, tu ne seras pas un artiste. Un conseil bienveillant — qui est maintenant, profondément faux. Le monde entier s’engouffre dans une révolution. Le second point est que l’habilite académique, domine vraiment notre vision de l’intelligence, car les universitaires ont modelé le système à leur image. Si vous imaginez, l’ensemble des enseignements publics à travers le monde c’est un long processus d’accès à l’université. Et la conséquence est que beaucoup de gens talentueux, brillants, créatifs pensent qu’ils ne le sont pas, car les matières où ils étaient bons à l’école n’étaient valorisées, ou étaient même stigmatisées. Ça ne peut pas continuer ainsi.

Dans les 30 prochaines années, selon l’UNESCO, il y aura plus de personnes dans le monde diplômée que depuis le début de l’histoire. Plus de monde, et c’est la combinaison de toutes les choses dont nous avons discutées — les technologies et ses impacts sur le travail, la démographie et l’énorme accroissement de la population. Soudainement, les diplômes ne valent plus rien. Pas vrai?

Quand j’étais étudiant, si tu avais un diplôme, tu avais un travail. Si tu n’avais pas de travail, c’est que tu n’en voulais pas un. Et je n’en voulais pas un, honnêtement. (Rires) Mais aujourd’hui nos enfants diplômés préfèrent jouer aux jeux vidéo, car il faut un Master alors qu’avant tu n’avais besoin que d’une Licence et pour certains il faut même un Doctorat. C’est un processus d’inflation académique. Et cela nous montre que le système éducatif en entier est en train d’évoluer sous nos pieds. Nous devons radicalement repenser notre vision de l’intelligence.

Nous savons 3 choses sur l’intelligence. Une – elle est variée. Nous pensons le monde de toutes les façons que nous l’expérimentons. Nous le pensons de façon visuelle, de façon auditive, de façon kinesthésique. Nous pensons de façon abstraite, nous pensons en mouvement. Deuxièmement, l’intelligence est dynamique. Si vous regardez les interactions du cerveau humain, comme nous l’avons vu hier dans de nombreuses présentations, l’intelligence est merveilleusement interactive. Le cerveau n’est pas divisé en compartiments. En fait, la créativité — que je définis comme le processus d’avoir des idées originales qui ont de la valeur — le plus souvent, provient de l’interaction de différentes façon de voir les choses.

Les deux hémisphères du cerveau sont reliés par un corps appelé le corps calleux. Il est plus épais chez les femmes, d’après Helen hier. Je pense que c’est probablement la raison pour laquelle les femmes sont meilleures pour le multitâches. Car vous l’êtes, non? Il y a beaucoup d’études, mais je le sais de mon expérience personnelle. Quand ma femme cuisine à la maison — pas trop souvent, heureusement. (Rires) Donc quand elle cuisine — non, elle fait bien certaines choses — donc quand elle cuisine, vous savez en même temps, elle gère d’autres personnes au téléphone, elle parle aux enfants, elle repeint le plafond, elle fait une opération chirurgicale à cœur ouvert. Tandis que si je cuisine, la porte est fermée, les enfants sont dehors, le téléphone éteint, et si elle arrive, ça m’irrite: “Terry, s’il te plaît, j’essaie de faire cuire un œuf. Laisse-moi tranquille.” (Rires)

Vous savez cette vieille histoire philosophique, si un arbre tombe dans la forêt et personne ne l’entend est-ce que c’est arrivé? Vous vous rappelez cette histoire? J’ai vu un super t-shirt récemment qui disait, “Si un homme dit ce qu’il pense dans une forêt et qu’aucune femme ne l’a entendu, est-ce qu’il a toujours tort?” (Rires)

Et la troisième chose sur l’intelligence est qu’elle est distincte. Je suis en train d’écrire un nouveau livre appelé “Epiphany” (ndt :The Element), qui est basé sur une série d’interviews de personnes sur comment ils ont découvert leurs talents. Je suis fasciné par la façon dont certaines personnes y sont arrivées. J’ai été ainsi fasciné par une conversation que j’ai eue avec une merveilleuse femme que peut-être la plupart des gens ne connaissent pas, qui s’appelle Gillian Lynne, vous la connaissez? Certains oui. Elle est chorégraphe et tout le monde connaît son travail. Elle a fait “Cats” et le “Fantôme de l’opéra”. Elle est merveilleuse. J’ai été au conseil d’administration du Royal Ballet, d’Angleterre, comme vous pouvez le voir. En tout cas, en déjeunant avec elle, je lui demande, “Gillian, comment es-tu devenue danseuse?”. Et elle me répond – c’est intéressant – quand elle était à l’école, elle était vraiment sans espoir. Et l’école, dans les années 30, avait même écrit à ses parents en disant “Nous pensons que Gillian a un problème d’apprentissage.” Elle ne pouvait pas se concentrer, était turbulente. Je pense qu’on dirait maintenant qu’elle a le Trouble du Déficit de l’Attention. N’est-ce pas? Mais c’était dans les années 30, et l’TDA/H n’avait pas encore été défini. Ce n’était pas une option disponible. (Rires) Les gens ne savaient pas qu’ils pouvaient avoir cela.

Bref, elle est allée voir ce spécialiste. Dans cette pièce aux lambris de chêne. Et elle était là avec sa mère, assise sur cette chaise au fond, assise sur ses mains depuis 20 minutes au moins pendant que l’homme discutait avec sa mère des problèmes de Gillian à l’école. Et à la fin à la fin le docteur s’est assis près de Gillian et lui a dit: “Gillian, j’ai écouté toutes les choses que ta mère m’a dites et j’ai besoin de lui parler en privé. Attends là, nous ne serons pas long.” Et ils sont sortis et l’ont laissée. Mais quand ils quittèrent la pièce, il alluma la radio posée sur son bureau. Et quand ils quittèrent la chambre, il dit à sa mère, “Restez juste là et observez-là.” A la minute, où ils quittèrent la pièce, elle était debout en train de bouger avec la musique. Et ils l’ont regardée pendant quelques minutes puis il s’est retourné vers sa mère et a dit, “Mme Lynne, Gillian n’est pas malade, c’est une danseuse. Inscrivez là à une école de danse.”

J’ai dit, “Et enstuite ?”. Elle m’a répondu: “Elle l’a fait. Et c’était merveilleux. Nous avancions dans cette pièce remplie de gens comme moi. De gens qui ne pouvaient pas s’asseoir sans bouger, de gens qui devaient bouger pour penser.” Les gens qui devaient bouger pour penser. Ils ont fait du ballet, de la claquette, du ballet jazz du moderne, du contemporain. Elle a finalement été auditionnée par la Royal Ballet School, elle est devenue soliste, et eut une merveilleuse carrière. Elle fut diplômée du Royal Ballet School et fonda sa propre troupe, la Gillian Lynne Dance Company, elle rencontra Andrew Lloyd Weber. Et elle fut responsable de certaines des plus grandes comédies musicales de tous les temps, elle donna du plaisir à des millions de personnes et est multimillionnaire. Quelqu’un d’autre l’aurait sans doute mis sous médicament en lui disant de se calmer.

Je pense — (Applaudissement) Ce que je pense est que: Al Gore a parlé l’autre soir d’écologie et de la révolution recherchée par Rachel Carson. J’ai la conviction que notre seul espoir pour le futur est d’adopter une nouvelle conception de l’écologie humaine, une où nous commencerions à repenser notre conception de la richesse de la capacité humaine. Notre système éducatif a miné notre esprit de la même manière que nous avons épuisé la Terre : pour une ressource particulière. Mais pour l’avenir, cela ne nous aidera pas. Nous devons repenser les principes fondamentaux de l’éducation de nos enfants. Il y a cette merveilleuse citation de Jonas Salk, qui dit “Si tous les insectes disparaissaient de la planète dans les 50 ans qui suivent, ce serait la fin de la Terre. Si tous les humains disparaissaient de la planète dans les 50 ans suivants, toutes les formes de vies fleuriraient.“. Et il a raison.

Ce que TED célèbre est le cadeau de l’imagination humaine. Nous devons maintenant faire attention à utiliser ce cadeau, de façon sage, et éviter certains scénarios, dont nous avons parlés. Et la seule façon de le faire est de voir la richesse de notre capacité créative, et voir nos enfants comme l’espoir qu’ils représentent. Notre tâche est de les éduquer de façon complète, afin qu’il puisse vivre dans ce futur. D’ailleurs — nous ne verrons sans doute pas ce futur, mais eux si. Et notre mission est de les aider à faire quelque chose de leur futur. Merci beaucoup.

En haut de la traduction 

 

Révolutionner l’éducation (mai 2010)

Chaque jour, partout, nos enfants étalent leurs rêves sous nos pieds – nous devrions marcher doucement…

Nous nous sommes précipités dans un modèle éducatif “fast food”.

Nous devons reconnaître que l’épanouissement humain n’est pas un processus mécanique, c’est un processus organique.

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J’étais ici-même il y a quatre ans, et je me souviens qu’à l’époque les conférences n’étaient pas mises en ligne. Je pense qu’on les donnait aux participants dans une boîte, une boîte de DVD, qu’ils mettaient sur une étagère, où ils sont toujours. (Rires)

Et en fait Chris m’a appelé une semaine après ma présentation et m’a dit: “On va commencer à les mettre sur le web. On peut poster la tienne?” Et j’ai dit, “Pas de problème.” Et quatre ans plus tard, comme je le disais, cela a été vu par quatre … Bon, elle a été téléchargée quatre millions de fois. Je pense qu’on pourrait multiplier ce nombre par 20 environ pour avoir le nombre de gens qui l’ont vue. Et comme Chris le dit, il y a une soif de mes vidéos. (Rires) (Applaudissements)

… vous ne le sentez pas? (Rires) Donc, cette conférence a été un coup monté pour que je vous en fasse une autre, alors la voici. (Rires)

A la conférence TED où je parlais il y a quatre ans, Al Gore a parlait de la crise du climat. Et j’en faisais référence à la fin de ma dernière présentation. Et je voudrais repartir de là parce que franchement je n’avais que 18 minutes. Donc, comme je le disais … (Rires)

Vous voyez, il a raison. Je veux dire, il y a une crise du climat, évidemment. Et si les gens ne le croient pas, ils devraient sortir davantage (Rires) Mais je crois qu’il y a une seconde crise climatique, qui est aussi sévère, qui a les mêmes origines et qu’il nous faut affronter avec la même urgence. Ce que je veux dire par là et vous pouvez dire, d’ailleurs – “Ecoutez, c’est bon, j’ai déjà une crise climatique; j’en n’ai vraiment pas besoin d’une deuxième.”. Mais c’est une crise, non pas de ressources naturelles, même si je pense qu’elle existe, une crise de ressources humaines.

Je crois, fondamentalement, comme beaucoup de conférenciers l’ont dit ces derniers jours, que nous sous-utilisons nos talents. Beaucoup de gens passent leur vie complète sans avoir un véritable sens de leurs talents, ni même le savoir s’ils en ont. Je rencontre toutes sortes de gens qui ne pensent pas être vraiment bons quelque part.

En fait, je divise maintenant le monde en deux groupes. Jeremy Bentham, le grand philosophe utilitariste, a dit de manière humoristique “Il y a deux sortes de gens dans ce monde, ceux qui divisent le monde en deux classes et ceux qui ne le font pas”. (Rires) Je suis dans la première. (Rires)

Je rencontre toutes sortes de gens qui n’apprécient pas ce qu’ils font. Ils passent simplement leur vie vaquant à leurs occupations. Ils ne tirent pas grand plaisir de ce qu’ils font. Ils la supportent, plutôt qu’ils ne l’apprécient et ils attendent le week-end. Mais je rencontre aussi des gens qui adorent ce qu’ils font et n’imaginent même pas faire autre chose. Si vous leur disiez “Ne faites plus ça”, ils se demanderaient de quoi vous leur parlez. Parce que ce n’est pas ce qu’ils font, mais ce qu’ils sont. Ils disent “Mais, vous voyez, c’est moi. Ce serait idiot de ma part de l’abandonner, parce que cela parle à mon moi le plus authentique.” Et ce n’est pas le cas de tous. En fait, je pense qu’au contraire c’est certainement une minorité. Et je pense qu’il y a beaucoup d’explications possibles.

L’une des premières concerne l’éducation, parce que l’éducation, en un sens, sépare bien des gens de leurs talents naturels. Et les ressources humaines, comme les ressources naturelles, sont souvent enterrées profondément. Il faut prospecter. Elles ne sont pas étalées au grand jour. Vous devez créer les circonstances où elles se révèlent. Et vous pourriez imaginer que ce serait là, le résultat de l’éducation. Mais trop souvent, ce n’est pas le cas. Tous les systèmes éducatifs du monde sont en pleine réforme aujourd’hui. Et ce n’est pas assez. Réformer ne sert plus à rien, parce que c’est simplement améliorer un modèle inopérant. Ce dont nous avons besoin — et le mot a beaucoup été utilisé ces derniers jours — ce n’est pas une évolution, mais une révolution de l’éducation. Elle doit être transformée en quelque chose d’autre.

(Applaudissements)

L’un des véritables défis est de renouveler les fondements de l’éducation. Innover est dur parce que c’est faire quelque chose que les gens ne trouvent pas facile (la plupart). C’est remettre en cause ce que nous tenons pour acquis, les choses que nous pensons évidentes. Le grand problème pour réformer ou transformer est la tyrannie du bon sens, ce dont les gens pensent “On ne peut pas le faire autrement parce que ça se fait comme ça…”

Je suis tombé récemment sur une superbe citation de Lincoln. Il a dit cela en décembre 1862 à la seconde réunion annuelle du Congrès. Je dois dire que je n’ai aucune idée de ce qui se passait à l’époque. On n’enseigne pas l’histoire américaine en Grande-Bretagne. (Rires) On la supprime. Vous savez, c’est notre politique. (Rires) Sans aucun doute, quelque chose de fascinant se passait en décembre 1862, dont les Américains parmi nous seront au courant.

Mais il a dit ceci: “Les dogmes du passé serein sont inadéquats pour le présent tempétueux. Les circonstances voient les difficultés s’accumuler, et nous devons nous élever avec les circonstances.” J’aime cela. Pas s’élever jusqu’à, s’élever avec. “Comme notre cas est nouveau, nous devons penser et agir de manière nouvelle. Nous devons nous désengager de nos liens et alors nous sauverons notre pays.

J’aime ce mot “se désengager”. Vous savez ce qu’il veut dire? Qu’il y a des idées qui nous captivent tous, que nous considérons comme acquises, comme étant l’ordre naturel des choses, la manière dont elles vont. Et bon nombre de nos idées ont été formées, non pour répondre aux circonstances de ce siècle, mais pour affronter celles des siècles passés. Mais nos esprits sont toujours hypnotisés par elles. Et nous devons nous désengager de certaines d’entre elles. Maintenant c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est d’ailleurs très difficile de savoir ce que vous tenez pour acquis. La raison c’est que vous le tenez.

Laissez-moi vous demander quelque chose que vous pouvez tenir pour acquis. Combien d’entre vous ont plus de 25 ans? Ce n’est pas ce que je pense que vous tenez pour acquis. Je suis certain que cela vous est déjà familier. Il y a des gens de moins de 25 ans? Bien. Maintenant, les plus de 25 ans, pouvez-vous levez la main si vous portez une montre? C’est beaucoup d’entre nous, non? Posez la même question dans une salle pleine d’adolescents. Les adolescents ne portent pas de montre. Je ne veux pas dire qu’ils ne peuvent pas ou n’ont pas le droit, c’est simplement souvent leur choix. Et la raison c’est que, vous voyez, nous avons été élevés dans une culture pré-numérique, nous les plus de 25 ans. Et donc pour nous, si nous voulons avoir l’heure, nous devons porter quelque chose pour nous la donner. Les gamins vivent aujourd’hui dans un monde numérique, et ils trouvent l’heure partout. Ils ne voient pas pourquoi faire ça. D’ailleurs vous n’en avez pas besoin non plus, c’est juste que vous l’avez toujours fait, et vous continuez. Ma fille ne porte jamais de montre, ma fille Kate, qui a 20 ans. Elle n’en voit pas l’utilité. Comme elle dit, “C’est un accessoire monofonctionnel.” (Rires) “du genre, c’est plutôt ringard”. Et je dis “Non, non, ça donne aussi la date.” (Rires) “ça a plusieurs fonctions.”

Mais vous voyez, il y a des choses qui nous subjuguent en éducation. Laissez-moi vous donner deux exemples. L’une d’elles est l’idée de linéarité, qui commence là, et vous suivez un cursus, et si vous faites tout bien, vous finirez équipé pour le restant de vos jours. Tous ceux qui ont parlé à TED ont raconté implicitement, ou parfois explicitement, une histoire différente, que la vie n’est pas linéaire, mais organique. Nous créons nos vies en symbiose en découvrant nos talents en relation avec les circonstances Mais vous savez, nous sommes devenus obsédés par ce récit linéaire. Et vraisemblablement le summum de l’éducation c’est d’entrer à l’université. Je pense que nous sommes obsédés par l’entrée à l’université, surtout certaines sortes d’universités. Je ne veux pas dire qu’il ne faut pas y aller, mais tout le monde n’en a pas besoin, et tout le monde n’a pas besoin d’y aller maintenant. Peut-être qu’ils y iront plus tard, pas tout de suite.

J’étais à San Francisco, il y a un certain temps à une séance de dédicaces. Il y avait ce type qui achetait un livre, la trentaine. Et je lui ai dit : “Vous faites quoi?”. Il a répondu : “Je suis pompier.” Et j’ai dit : “Depuis combien de temps êtes-vous pompier?” Il dit : “Toujours, j’ai toujours été pompier.” Et j’ai dit : “Eh bien, quand avez-vous choisi?” Il a dit : “Tout gamin”, et ajouta, “En fait, c’était un problème pour moi à l’école, parce qu’à l’école, tout le monde voulait être pompier. Mais je voulais être pompier. Quand je suis arrivé en Terminale, mes profs ne m’ont pas pris au sérieux. Un prof en particulier ne m’a pas pris sérieusement. Il a dit que je gâchais ma vie si c’était tout ce que je voulais en faire, que je devrais aller à l’université, viser une profession de haut niveau, que j’avais beaucoup de potentiel, et que je gaspillais mon talent avec ça. C’était humiliant parce qu’il a dit ça devant toute la classe, et je ne savais plus où me mettre. Mais c’est ce que je voulais, et dès que j’ai quitté l’école, j’ai postulé chez les pompiers et j’ai été accepté.”

Et il a dit, “Vous savez, je pensais à ce type tout à l’heure, il y a quelques minutes pendant que vous parliez. Parce qu’il y a six mois, je lui ai sauvé la vie.”(Rires) Il a eu un grave accident de voiture, je l’ai sorti de là, je lui ai fait un massage cardiaque, et j’ai aussi sauvé la vie de sa femme. Je pense que maintenant il a une meilleure opinion de moi.”

(Rires) (Applaudissements)

Vous savez, pour moi, les communautés humaines s’appuient sur une diversité de talents, et non pas sur une conception unique de compétence. Et au cœur de nos défis –(Applaudissements) Au cœur du défi se trouve la reconstruction de notre sens de la compétence et de l’intelligence. Cette linéarité est un problème.

Quand je suis arrivé à Los Angeles il y a environ neuf ans, je suis tombé sur une déclaration, très bien intentionnée, qui disait : “L’université commence à la maternelle.” Non, pas du tout. (Rires) Pas du tout. Si nous avions le temps, vous m’entendriez là-dessus. (Rires) La maternelle commence à la maternelle. (Rires) Un de mes amis a dit une fois, “Vous savez, à trois ans on n’est pas la moitié d’un enfant de six ans.” (Rires)(Applaudissements)

Mais comme la session précédente disait, il y a une telle concurrence maintenant pour entrer à la maternelle, pour entrer dans la bonne maternelle, qu’à trois ans on doit passer des entretiens. Des enfants assis devant des jurys blasés, vous savez, inspectant leurs CV (Rires) feuilletant et disant, “Eh bien, c’est tout?” (Rires) (Applaudissements) “Cela fait 36 mois que vous êtes là, et c’est tout?” (Rires) “Vous n’avez rien fait, rien. Passé les six premiers mois à téter, à ce que je vois.” (Rires) Vous voyez, comme idée c’est choquant, mais ça attire les gens.

L’autre gros problème est la conformité. Nous avons construit nos systèmes éducatifs sur le modèle du fast food. C’est quelque chose, dont Jamie Oliver parlait l’autre jour. Vous savez qu’il y a deux modes de mesure de la qualité dans la restauration. L’un est le fast food, où tout est standardisé. L’autre, ce sont les restaurants comme Zagat ou les étoiles Michelin, où rien n’est standardisé, ils s’adaptent aux circonstances locales. Et nous nous sommes précipités dans un modèle éducatif “fast food”. Et cela appauvrit notre pensée et nos énergies autant que les fast foods détériorent nos corps.

(Applaudissements)

Je crois qu’il nous faut reconnaître deux choses ici. L’une est que les talents humains sont terriblement variés. Les gens ont des aptitudes très différentes. J’ai découvert récemment qu’on m’a donné enfant à jouer de la guitare, à l’époque où Eric Clapton a eu sa première guitare. Je peux dire que ça a marché pour Eric… (Rires) D’un certain point de vue, pas pour moi. Je n’arrivais pas à faire marcher ce machin, peu importe comment je soufflais dedans. Cela ne voulait pas marcher.

Mais ce n’est pas que cela. C’est une question de passion. Souvent, les gens sont bons à des choses qui ne les branchent pas. C’est une question de passion, et ce qui excite notre âme et notre énergie. Et si vous faites ce que vous aimez faire, ce pour quoi vous êtes doué, le temps s’écoule différemment. Ma femme vient de finir d’écrire un roman, et je pense que c’est un grand livre, mais elle disparaît pendant des heures. Vous le savez, si vous faites quelque chose que vous aimez, une heure paraît cinq minutes. La raison pour laquelle tant de gens abandonnent les études c’est parce qu’elles ne nourrissent pas leur esprit, elles ne nourrissent pas leur énergie ou leur passion.

Et je pense que nous devons changer de métaphores. Nous devons aller de ce qui est essentiellement un modèle éducatif industriel, un modèle manufacturier, qui est basé sur la linéarité et la conformité et des fournées de gens. Nous devons aller vers un modèle qui est davantage basé sur les principes de l’agriculture. Nous devons reconnaître que l’épanouissement humain n’est pas un processus mécanique, c’est un processus organique. Et vous ne pouvez pas prédire le résultat du développement humain; tout ce que vous pouvez, comme un fermier, c’est créer les conditions dans lesquelles ils vont commencer à s’épanouir.

Et quand nous considérons la réforme de l’éducation et sa transformation, ce n’est pas comme cloner un système. Il y a de grands systèmes comme KIPP. Il y a plusieurs excellents modèles. Il s’agit de les adapter aux circonstances, et de personnaliser l’éducation des personnes à qui vous enseignez vos matières. Et faire cela, je pense, est la réponse au futur – parce que ça n’a pas monté en puissance une nouvelle solution; il s’agit de créer un mouvement dans l’éducation dans lequel les gens développent leurs propres solutions, mais avec un support externe basé sur un cursus personnalisé.

Maintenant, dans cette salle, il y a des gens qui représentent des ressources extraordinaires dans les affaires, en multimédia, dans l’internet. Ces technologies, combinées aux talents extraordinaires d’enseignants, fournissent une occasion de révolutionner l’éducation. Et je vous exhorte à y participer parce que c’est vital, pas seulement pour nous, mais pour le futur de nos enfants. Mais nous devons passer du modèle industriel à un modèle agricole, où chaque école peut fleurir demain. C’est là que les enfants expérimentent la vie. Ou à la maison, si c’est là qu’ils choisissent d’être éduqués avec leurs familles ou leurs amis.

On a beaucoup parlé de rêves pendant ces quelques jours. J’ai été frappé par les chansons de Natalie Merchant la nuit dernière, qui ressuscite de vieux poèmes. J’ai voulu vous lire rapidement un très court poème de W.B. Yeats, quelqu’un que vous connaissez peut-être. Il a écrit ceci à celle qu’il aimait, Maud Gonne, et il se lamentait de ne pas pouvoir lui donner ce qu’il pensait qu’elle attendait de lui.

Il dit ceci: “Si j’avais les vêtements brodés des cieux, tous ornés d’or et de lumière d’argent, les vêtements bleus, obscurs et sombres de la nuit et du jour et du demi-jour – j’étalerais ces habits sous tes pieds. Mais, étant pauvre, je n’ai que mes rêves. J’ai étalé mes rêves sous tes pieds. Marche doucement parce que tu marches sur mes rêves.”

Et chaque jour, partout, nos enfants étalent leurs rêves sous nos pieds. Et nous devrions marcher doucement.

Merci. (Applaudissements) Merci beaucoup.

En haut de la traduction 

 

Changer le paradigme de l’éducation (décembre 2010)

En maternelle 98% sont des génies
A 10 ans ces mêmes enfants ne sont génies plus qu’à 30%
A 15 ans ils ne le sont plus qu’à 12% !

 

 

Comment échapper à la vallée de la mort de l’éducation ? (mai 2013)

Beaucoup de gens très talentueux, brillants et créatifs pensent qu’ils ne le sont pas – parce que leur différence n’a pas été appréciée à l’école, ou a même été stigmatisée.

Si vous parvenez à allumer une étincelle de curiosité chez un enfant, le plus souvent il apprendra tout seul, sans assistance supplémentaire.

Cliquer pour lire le texte de la vidéo

Merci beaucoup.

J’ai déménagé en Amérique il y a 12 ans avec ma femme Terry et nos deux enfants. En vérité, nous avons déménagé à Los Angeles – (Rires) – pensant que nous emménagions en Amérique, mais peu importe, c’est à un saut de puce de Los Angeles en Amérique en avion.

Je débarque ici il y a 12 ans, et à peine arrivé, on me dit diverses choses, comme, « les Américains ne saisissent pas l’ironie. » Cette idée vous a-t-elle déjà traversé l’esprit ? Ce n’est pas vrai. J’ai parcouru ce pays de long en large. Je n’ai trouvé aucune preuve que les Américains ne saisissent pas l’ironie. C’est encore un de ces mythes culturels, comme, « Les Britanniques sont réservés ». Je ne sais pas pourquoi les gens pensent ça. Nous avons envahi tous les pays où nous avons posé le pied. (Rires) Ce n’est pas vrai que les Américains ne saisissent pas l’ironie, mais je veux juste que vous sachiez que c’est ce que les gens disent de vous derrière votre dos. Vous savez, lorsque vous quittez les salons en Europe, les gens disent qu’heureusement personne n’a été ironique en votre présence.

Mais j’ai su que les Américains avaient le sens de l’ironie quand je suis tombé sur cette loi « Aucun enfant abandonné en chemin ». Parce que, peu importe qui a pondu ce titre, il a le sens de l’ironie, n’est-ce pas ? Parce que – (Rires) (Applaudissements) – parce que précisément cette loi abandonne des millions d’enfants sur le bord du chemin. Bon maintenant, je peux comprendre que ce n’est pas un nom très attrayant pour une loi : des millions d’enfants abandonnés. Je peux le concevoir. « – Quel est le plan? » « – Eh bien, nous proposons d’abandonner des millions d’enfants en chemin, et voici comment cela va fonctionner… »

Et ça marche à merveille. Dans certains coins du pays, 60 % des enfants abandonnent le lycée. Dans les communautés amérindiennes, c’est 80 % des enfants. Si on réduisait ce nombre de moitié, on estime que ça créerait un gain net pour l’économie américaine de près de 1 000 milliards de dollars sur les 10 prochaines années. D’un point de vue économique, c’est un bon calcul, n’est-ce pas ? En réalité, ça coûte très cher d’éponger les dégâts du décrochage scolaire.

Mais la crise du décrochage scolaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. Elle ne prend pas en compte tous ces enfants qui vont à l’école mais qui en sont complètement détachés, qui ne s’y sentent pas bien et n’en tirent aucun bénéfice.

Et ce n’est pas parce que nous ne dépensons pas assez d’argent. L’Amérique dépense plus d’argent pour l’éducation que la plupart des autres pays. Les effectifs des classes y sont plus réduits que dans de nombreux pays. Et il y a chaque année des centaines d’initiatives pour tenter d’améliorer l’éducation. Le problème, c’est que tout va dans la mauvaise direction. Il y a trois principes sur lesquels la vie humaine se développe, et qui sont incompatibles avec la culture du système éducatif dans laquelle la plupart des professeurs doivent travailler et que la plupart des élèves doivent subir.

Le premier principe, les êtres humains sont naturellement différents et divers.

Puis-je vous demander combien d’entre vous ont des enfants ? Bon. Ou des petits-enfants. Qui a deux enfants ou plus? Bien. Et le reste d’entre vous a-t-il déjà vu des enfants ? (Rires) Des adultes en modèle réduit qui courent partout ! Je vais vous faire un pari, et je suis convaincu que je vais gagner ce pari. Si vous avez deux enfants ou plus, je vous parie qu’ils sont complètement différents les uns des autres. N’est-ce-pas ? N’est-ce-pas ? (Applaudissements) Vous n’auriez jamais pu les confondre, hein ? Vous voyez le tableau : « T’es qui toi ? Rappelle-moi…. Ta mère et moi allons mettre en place un code couleur pour être sûrs de ne pas vous confondre ».

L’éducation en vertu de la loi « Aucun Enfant Abandonné en Chemin » est basée non pas sur la diversité, mais sur la conformité. Les écoles sont encouragées à déterminer ce que les enfants peuvent faire à travers un prisme très étroit de réalisations. Un des effets de la loi « Aucun Enfant Abandonné en Chemin » a été de focaliser l’attention sur les disciplines scientifiques. Elles sont très importantes. Je ne suis pas ici pour plaider contre les sciences et les mathématiques. Au contraire, elles sont nécessaires, mais pas suffisantes.

Une véritable éducation se doit de donner un poids égal aux arts, aux sciences humaines, à l’éducation physique. Un très grand nombre d’enfants, désolé, merci – (Applaudissements) – Selon une estimation, aujourd’hui en Amérique, on diagnostique chez environ 10% des enfants engagés dans cette voie, diverses conditions regroupées sous l’appellation générique de « trouble du déficit de l’attention ». TDHA. Je ne dis pas que ça n’existe pas. Simplement, je ne crois pas à une épidémie de cette ampleur. Si vous maintenez des enfants assis, une heure après l’autre, à exécuter un travail de bureau sans intérêt, ne vous étonnez pas s’ils commencent à s’agiter ! (Rires) (Applaudissements) Les enfants, pour la plupart, ne souffrent pas de trouble psychologique. Ils souffrent de l’enfance ! (Rires) Et ça je le sais parce que j’ai passé ma jeunesse à être un enfant. Je suis passé par tout ça. Les enfants s’épanouissent davantage avec un programme large qui glorifie leurs divers talents, et pas seulement une petite partie d’entre eux. D’ailleurs, les arts ne sont pas seulement importants parce qu’ils améliorent les résultats en mathématiques. Ils sont importants parce qu’ils sollicitent certains aspects de la personnalité des enfants qui, autrement, resteraient inexploitées.

Le second principe, merci – (Applaudissements)

Le deuxième principe qui conduit à l’épanouissement de la vie humaine est la curiosité. Si vous parvenez à allumer une étincelle de curiosité chez un enfant, le plus souvent il apprendra tout seul, sans assistance supplémentaire. Les enfants apprennent naturellement. C’est un véritable exploit d’endormir ce don, ou de l’étouffer. La curiosité est le moteur de la réussite. La raison pour laquelle je dis ça, c’est parce que l’un des effets de la culture dominante ici, a été, si je puis dire, de dé-professionnaliser le métier d’enseignant. Il n’existe aucun système au monde ni aucune école dans le pays qui surpasse le niveau de ses enseignants. Les enseignants sont les forces vives de la réussite des écoles. Mais l’enseignement est un métier créatif. L’enseignement, bien conçu, n’est pas un système de livraison. Vous savez, vous n’êtes pas là juste pour transmettre des informations reçues. Les bons professeurs le font, mais ce que les bons professeurs font aussi c’est de conseiller, stimuler, encourager, inspirer. Vous voyez, au bout du compte, l’éducation, c’est l’apprentissage. Sans apprentissage il n’y a pas d’éducation. Et les gens peuvent passer énormément de temps à discuter d’éducation, sans jamais évoquer l’apprentissage. La raison d’être de l’éducation est d’amener les gens à apprendre.

Un ami à moi, un vieil ami – très vieux en fait, il est mort. (Rires) Il n’y a pas plus vieux, j’en ai peur. Mais c’était un type formidable, un philosophe fabuleux. Il parlait de la différence entre le sens des verbes pour décrire une tâche et celui de son accomplissement. Vous savez, on peut s’engager dans une activité sans vraiment l’accomplir, comme suivre un régime par exemple. C’est un très bon exemple vous savez. « Regarde-le. Il est au régime ». « Est-ce qu’il perd du poids ? ». « Pas vraiment ». Enseigner est un mot comme ça. Vous pouvez dire : « Voici Deborah, elle est dans la classe 34, elle enseigne ». Mais si personne n’apprend quoi que ce soit, elle peut s’engager dans une tâche d’enseignement, mais sans réellement l’accomplir.

Le rôle d’un enseignant est de faciliter l’apprentissage. C’est tout. Et une partie du problème est, selon moi, que la culture dominante de l’éducation en est venue à se focaliser non pas sur l’enseignement et l’apprentissage mais sur l’évaluation. Attention, l’évaluation, c’est important. Les tests standardisés ont leur place. Mais ils ne devraient pas être la culture dominante de l’éducation. Ils devraient être un diagnostic. Être là pour aider. (Applaudissements) Si je vais faire un examen médical, je veux des tests standardisés. Vraiment. Vous savez, je veux connaitre mon taux de cholestérol comparé à ceux de tout le monde sur la même échelle standardisée. Je ne veux pas être mesuré sur une échelle que mon médecin aurait sortie de son chapeau.

« Votre taux de cholestérol est ce que j’appelle cholestérol de niveau orange. »

« Vraiment ? Et c’est grave ? » « On ne sait pas. »

Mais tout ça devrait appuyer l’apprentissage. Ça ne devrait pas être un obstacle, ce qui est trop souvent le cas. Donc, en lieu et place de curiosité, nous avons une culture de conformité. On encourage nos enfants et nos enseignants à exécuter des tâches routinières plutôt que de mobiliser le pouvoir de l’imagination et de la curiosité.

Et le troisième principe est le suivant : que la vie humaine est intrinsèquement créative. C’est pourquoi nous avons tous des CV différents. Nous créons nos vies, et nous pouvons les réinventer au fur et à mesure. C’est le trait commun de l’être humain. C’est pourquoi la culture humaine est si intéressante, diversifiée et dynamique. Je veux dire que d’autres animaux pourraient bien avoir de l’imagination et de la créativité, mais on n’en a pas vraiment la preuve, n’est-ce pas? Admettons que vous ayez un chien. Et votre chien pourrait devenir dépressif. Mais il ne va pas se mettre à écouter Radiohead en boucle, pas vrai ? (Rires) Et s’assoir les yeux dans le vague à la fenêtre avec une bouteille de Jack Daniels. (Rires)

Vous diriez « Tu viens faire un tour ? ». Il répondrait : « Non, ça va. Vas-y. Mais prends des photos ».

Nous créons tous nos propres vies à travers ce processus nerveux d’imaginer des alternatives et d’autres possibilités, et l’un des rôles de l’éducation est d’éveiller et de développer ces pouvoirs de créativité. Au lieu de ça, ce que nous avons, c’est une culture de la normalisation.

Il n’y a pas de fatalité. Vraiment pas. La Finlande arrive régulièrement en tête en mathématiques, en sciences et en lecture. Nous savons que c’est ce qu’ils font de bien parce que c’est tout ce qui est évalué actuellement. C’est d’ailleurs l’un des problèmes de ces évaluations. Elles ne se penchent pas sur d’autres choses qui comptent tout autant. Le truc à propos du travail en Finlande est le suivant : ils ne sont pas obsédés par ces disciplines. Ils ont une approche très large de l’éducation qui inclut les sciences humaines, l’éducation physique, les arts.

Deuxièmement, il n’y a pas de tests standardisés en Finlande. Je veux dire, il y en a un peu, mais ce n’est pas ce qui motive les gens à se lever le matin. Ce n’est pas ce qui les retient au boulot.

Et le troisième point, et j’étais récemment dans une réunion avec quelques personnes de Finlande, des vrais Finlandais, et quelqu’un du système américain a demandé à ce groupe finnois, « Que faites-vous pour le taux de décrochage scolaire en Finlande ? ». Ils eurent tous l’air un peu déconcertés et ont dit : « Eh bien, nous n’en avons pas. Pourquoi quelqu’un voudrait-il abandonner ? Si certains sont en difficulté, nous intervenons auprès d’eux assez rapidement, nous les aidons et nous les soutenons. ».

Les gens disent toujours : « Eh bien, vous savez, vous ne pouvez pas comparer la Finlande à l’Amérique. ». Non. Je pense que la Finlande compte une population d’environ cinq millions d’habitants. On peut la comparer à un état en Amérique. De nombreux États d’Amérique ont moins d’habitants que ça. Je suis allé dans certains États en Amérique où j’étais à peu près la seule personne ! (Rires) Vraiment. On m’a demandé de refermer la porte en sortant ! (Rires)

Mais ce que tous les systèmes très performants dans le monde font actuellement, on ne le voit pas, malheureusement, dans les systèmes en Amérique – je veux dire, dans l’ensemble. La première est celle-ci : ils individualisent l’enseignement et l’apprentissage. Ils reconnaissent que ce sont les étudiants qui apprennent et que le système doit les motiver, stimuler leur curiosité, leur individualité et leur créativité. C’est ainsi que vous les pousserez à apprendre.

La seconde est qu’ils attribuent un statut très élevé à la profession d’enseignant. Ils reconnaissent qu’on ne peut pas améliorer l’éducation si on ne choisit pas des gens formidables pour enseigner, si on ne les soutient pas en permanence et si on n’assure pas la formation professionnelle. Investir dans la formation professionnelle, ce n’est pas un coût. C’est un investissement, et tous les autres pays qui réussissent le savent bien, que ce soit l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, Singapour, Hong Kong ou Shanghai. Ils savent que c’est le cas.

Et la troisième, c’est qu’ils délèguent la responsabilité au niveau de l’école pour accomplir le travail. Vous voyez, en matière d’éducation, il y a une grande différence entre un mode de commandement et un mode de contrôle. C’est ce qui arrive dans certains systèmes. Vous savez, ces gouvernements ou des états centralisés décident de ce qui est mieux pour vous et vous disent quoi faire. L’ennui, c’est que l’éducation n’a pas lieu dans les salles de commission de nos édifices législatifs. Elle se produit dans des salles de classe dans des écoles, et les gens qui font ça sont les enseignants et les étudiants, et si on supprime leur pouvoir discrétionnaire, ça ne fonctionne plus. Vous devez rendre le pouvoir aux gens. (Applaudissements)

Un travail fabuleux est accompli chaque jour dans ce pays. Mais je dois dire qu’il est accompli en dépit de la culture dominante de l’éducation, et non pas grâce à elle. C’est comme si les gens naviguaient par vents contraires en permanence. Selon moi, en voici la raison : la plupart des politiques actuelles sont basées sur des conceptions mécanistes de l’éducation. C’est comme si l’éducation était un processus industriel qui peut être amélioré en ajustant seulement quelques variables, et quelque part, je crois, dans un coin de la tête de certains décideurs, cette idée, que si nous affinons suffisamment le système, si nous le réglons correctement, il va ronronner parfaitement à l’avenir. Ce ne sera jamais le cas, et ça ne l’a jamais été.

Le fait est que l’éducation n’est pas un système mécanique. C’est un système humain. Il s’agit de gens, de gens qui désirent apprendre ou qui ne veulent pas apprendre. Chaque élève qui quitte l’école a une raison qui est enracinée dans sa propre histoire. Ils peuvent trouver l’école ennuyeuse. Ils peuvent la trouver insignifiante. Ils peuvent la trouver en décalage avec la vie qu’ils mènent à l’extérieur de l’école. Des tendances existent, mais les histoires sont toujours individuelles. J’étais récemment à Los Angeles dans une réunion de – on les appelle « programmes d’éducation alternative ». Ces programmes sont conçus pour amener les enfants à reprendre leurs études. Ils ont certaines caractéristiques communes. Ils sont très personnalisés. Ils proposent un soutien très important aux enseignants, des liens étroits avec la communauté et un programme vaste et diversifié, et souvent des programmes qui impliquent les élèves en dehors de l’école aussi bien qu’à l’intérieur de l’école. Et ces programmes fonctionnent. Ce qui m’intéresse, c’est pourquoi on les appelle «éducation alternative». Vous le savez, vous ? Et toutes les preuves partout dans le monde sont que, si on faisait tout ça, il n’y aurait pas besoin d’éducation alternative. (Applaudissements)

Donc, je pense que nous devons adopter une autre métaphore. Nous devons reconnaître que c’est un système humain, et il y a des conditions dans lesquelles les gens s’épanouissent, et des conditions dans lesquelles ils ne le font pas. Après tout, nous sommes des créatures organiques, et la culture de l’école est absolument essentielle. Culture est un terme de biologie, n’est-ce pas ?

Non loin de là où je vis, il y a un endroit appelé « La vallée de la Mort ». La vallée de la Mort est l’endroit le plus chaud et le plus aride de l’Amérique, et rien n’y pousse. Rien n’y pousse, car il ne pleut pas. D’où son nom, « vallée de la Mort ». Durant l’hiver de 2004, il a plu dans la vallée de la Mort. 180 mm de pluie sont tombés sur une très courte période. Et au printemps de 2005, il y a eu un phénomène. Le sol de la Vallée de la Mort a été complètement tapissé de fleurs pendant un certain temps. Ce qui prouve ceci : la vallée de la Mort n’est pas morte. Elle est en sommeil. Juste sous la surface reposent ces graines fertiles qui attendent des conditions adéquates pour germer et avec les systèmes organiques, lorsque les conditions sont réunies, la vie est inévitable. Ça arrive tout le temps. Vous prenez un territoire, une école, un quartier, vous modifiez les conditions, donnez aux gens une perspective différente, des attentes différentes, un éventail plus large de possibilités, vous chérissez et accorder de l’importance aux relations entre les enseignants et les élèves, vous laissez aux personnes le pouvoir discrétionnaire de faire preuve de créativité et d’innovation dans ce qu’ils font, et les écoles qui étaient autrefois en friche renaissent à la vie.

Les grands leaders le savent bien. Le véritable rôle de dirigeant en éducation (et je pense que c’est vrai au niveau de la nation, au niveau d’un état, au niveau local d’une école) n’est pas et ne doit pas être un rôle de commandement et de contrôle. Le véritable rôle d’un dirigeant est celui d’un régulateur d’atmosphère, qui crée une atmosphère favorable. Et si vous faites ça, les gens se montreront à la hauteur et réaliseront des choses que vous n’aviez complètement pas prévues et auxquelles vous ne vous attendiez pas.

Il y a une merveilleuse citation de Benjamin Franklin. « Il y a trois sortes de personnes dans le monde : ceux qui sont immobiles, les gens qui ne comprennent pas, ne veulent rien comprendre et ne vont rien faire pour changer. Il y a ceux qui peuvent bouger, des personnes qui perçoivent la nécessité d’un changement et sont prêts à l’accueillir. Et il y a les gens qui avancent, ceux qui font bouger les choses ».

Et si nous pouvons encourager plus de gens, ça deviendra un mouvement. Et si ce mouvement est assez fort, il sera, dans le meilleur sens du mot, une révolution. Et c’est ce, dont nous avons besoin.

Merci beaucoup. (Applaudissements) Merci beaucoup. (Applaudissements)

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