2 sexes pour 3 genres? Ou plus?

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Est-ce que vous appréciez les homos ou est-ce qu’ils vous dérangent ? Ou bien vous les détestez au fond de vous, sans forcément le montrer en public ? Est-ce que vous êtes dérangé(e) par les transes ? Et est-ce que vous réagissez calmement aux intersexués ? Savez-vous qu’est-ce qu’une intersexuation ? Et puis est-ce que vous supportez facilement les différences en général ?

Ce n’est que le sommet de l’iceberg de la réflexion, dans laquelle m’a plongé l’article « Combien y a-t-il de sexes? » du journal de CNRS. Au premier abord on pourrait penser qu’il y s’agit de l’homosexualité et de la transsexualité aînées (sans recours au bistouri) ou artificielle (après le passage sur le billard). Mais on en est loin !

J’emploie à dessein quelques citations de cet article qui m’a induit en réflexion sur la psychanalyse, la politique, notre société basse du front, ainsi que la science qui se bat contre l’obscurantisme dans la société et dans le milieu scientifique lui-même.

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TOSHIO SAEKI

Intersexualité

Décrite chez de nombreux mammifères, l’intersexuation semble concerner de 1 à 2 % des naissances dans l’espèce humaine. Ce qui explique que des millions d’individus ne correspondent pas aux deux formes types illustrées par l’immense majorité de l’humanité. À savoir, la forme femelle type (deux chromosomes X, des ovaires, une anatomie favorisant la grossesse et le développement fœtal, une poitrine…) et la norme mâle (un chromosome X et un Y, un pénis et des testicules, des canaux internes chargés d’assurer le transport de l’urine et du sperme…).

La diversité du développement sexué et des formules atypiques est frappante, que celles-ci soient d’origine chromosomique, hormonale ou environnementale (dues à des produits chimiques perturbateurs endocriniens, à des médicaments pris pendant la grossesse, etc.). Les individus atteints d’inversion de sexe (femmes XY dont les testicules ne se sont pas développés, avec un vagin et un clitoris, et hommes XX avec des testicules et un pénis) sont stériles.

Autant d’« anomalies », toutes causes confondues, qui montrent que l’intersexuation recouvre un vaste ensemble de réalités biomédicales plus ou moins fréquentes et plus ou moins graves, et amènent à s’interroger sur le nombre précis de sexes biologiques dans l’espèce humaine.

Afin de poursuivre la réflexion autour des intersexués, s’impose une petite précaution oratoire et à la fois informative. Il ne faut pas confondre les intersexués avec les transsexuels (qui décident de leur propre chef de changer de sexe, pour des raisons qui leur sont propres) et les transgenres, dont l’identité sexuelle psychique ne correspond pas au sexe biologique. Tout ça étant indépendant de l’orientation sexuelle de l’individu (hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, asexuel, etc.). En d’autres termes, l’intersexe n’influe ni l’orientation sexuelle, ni l’identité de genre. Oui, la nature est complexe. 
► Le sexe correspond aux caractéristiques biologiques de la personne, tandis que le genre est un concept social qui fait référence à l’identité de chacun ou chacune et aux différences non-biologiques entre les sexes.

Le vif du sujet

Si l’on s’en tient à la seule production des cellules reproductrices, deux sexes, et uniquement deux, existent: un sexe femelle, capable de produire de gros gamètes (les ovules), et un sexe mâle, à même d’en fabriquer de petits (les spermatozoïdes). Mais ce critère gonadique (lié aux glandes reproductives, ovaires et testicules) n’est pas le seul élément servant à définir le sexe biologique. Entrent aussi en ligne de compte le sexe génétique (lié aux chromosomes X et Y), le sexe anatomique (lié à l’aspect des organes génitaux), le sexe hormonal (lié aux hormones prédominantes)…

A chaud et sans rentrer dans les détails, la majorité s’accorderait avec l’analyse assez rationnelle du chercheur Éric Vilain:

« Les états intermédiaires des différents sexes biologiques sont extrêmement rares et souvent associés à une infertilité, ce qui, d’un point de vue évolutif, les condamne à une impasse. Mettre sur le même plan les deux sexes biologiques largement majoritaires, et les sexes intermédiaires très faibles numériquement, n’est pas raisonnable. »

En revanche, si on pousse la réflexion plus loin en y appliquant un regard philosophique, comme le fait le philosophe des sciences Thierry Hoquet, les choses prennent une autre couleur:

il est impossible, bien sûr, de nier « la réalité des “2 sexes” dont témoigne le binarisme des gamètes ». Toutefois, vouloir ranger l’ensemble des humains « dans 2 boîtes bien hermétiques (les hommes et les femmes) » apparaît pour le moins réducteur et peu respectueux de ce qu’il en est biologiquement. Surtout, « la grande leçon philosophique que nous donne l’intersexuation est que le sexe biologique est acquis au cours d’une histoire développementale, poursuit le penseur. Autrement dit, les différents niveaux du sexe biologique ne sont pas tous réalisés à la même période de la vie. Ils se déploient autour de 4 temps forts que sont la fécondation (où se détermine le sexe chromosomique), la vie intra-utérine (où se met en place le sexe gonophorique), la naissance (où est examiné le sexe périnéal qui va décider du sexe d’état civil) et la puberté (où s’épanouit le sexe hormonal), autant d’étapes au cours desquelles peuvent survenir des processus conduisant à une “condition intersexe” ».

Rationnalité dans la science, la psychanalyse et la philosophie

Pourquoi alors la science, en l’occurrence la biologie a « mis un temps fou à concevoir comme normale l’existence d’une pluralité de types sexués » ? Et c’est ici que le plus intéressant fait surface…

C’est que l’étude des mécanismes de détermination du sexe a longtemps été influencée par « l’idéologie patriarcale qui imprègne la plupart des sociétés, répond Joëlle Wiels, biologiste, directrice de recherche au CNRS. De la fin des années 1950 au début des années 1990, la biologie – qui n’est pas, et ne sera jamais, un savoir neutre – s’est focalisée sur les gènes impliqués dans la formation des testicules et a totalement ignoré ceux susceptibles d’intervenir dans le développement des ovaires. L’idée a prévalu, jusque récemment, que l’on naît fille à défaut de posséder certains gènes de masculinité, et que le chromosome Y joue un rôle dominant dans la sexuation ».

Il se trouve qu’il y a à peine 30 ans une telle représentation du monde était possible. Doit-on remercier les vestiges de la pensée moyenâgeuse ayant survécu juqu’à la fin du XX siècle ? Ou doit-on remercier Freud ?

Freud nous parlait du « fantasme féminin de récupération du pénis manquant ». La personnalité féminine se baserait carrément sur une frustration d’être privée (à la naissance) du pénis. Rien que ça ! Les hommes ne sont pas frustrés, eux, de la privation du vagin et des seins, dont ils sont obsédés toute leur vie. Mais les femmes, les pauvres, souffriraient sans le pénis entre les jambes et en seraient jalouses. Le pénis donc, tel un nombril du monde, épargnerait son porteur de toute souffrance et de fantasmes de récupération quelconques.

Depuis au moins 80 ans cette théorie, parmi d’autres, fait office de base de la psychanalyse moderne. Et comme au temps de l’inquisition — le tribunal catholique contre les hérétiques crée en France et ayant existé pendant 5 siècles en Europe —, le moindre écart intellectuel de l’héritage du « père de la psychanalyse » noircit et décrédibilise tout non-conformiste.

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© Francisco Maya

Très intéressant : l’évolution de notre conscient collectif, attardée par des courants idéologiques le plus souvent religieux et par la bien-pensance y adossée, a toujours influencé et continue d’influencer le développement scientifique encore de nos jours ! La notion du scientisme, apparue au XIX siècle, qui est vouée à « décrire le monde tel qu’il est », c’est-à-dire sans la foi et sans les références anciennes (coutumes, traditions, superstitions, croyances), n’a toujours pas réussi (en tout cas PAS dans tous les domaines) à libérer le travail scientifique des préjugés ancrés de génération en génération dans notre conscient collectif. Extraordinaire tout de même (!) à une époque où l’intelligence artificielle est en passe de devenir réalité.

Parenthèse : va-t-on baser (programmer) les robots sur nos prérequis d’une autre époque, qui ont contribué à tous les fourvoiements (et le mot est faible) que l’humanité ait pu connaître ? Patriarcat, esclavage, racisme, capitalisme, communisme, inégalités des sexes et j’en passe. Visiblement, c’est précisément dans cette direction que tout est en train de bifurquer…

On reprend :

Certes, les processus génétiques à l’œuvre dans le développement femelle font l’objet d’un nombre croissant de travaux et la biologie, moins androcentrée (andro- du grec ancien ἀνδρός, « homme, mâle »), admet de multiples gradations entre la forme femelle typique et la forme mâle typique. Beaucoup, en revanche, continuent de voir dans l’intersexuation une erreur de la nature, voire une monstruosité pathologique.

La religion, la science et l'athéisme. Qui détient la raisonQue le commun des mortels — pour la plupart peu ou pas éclairé — continue de le penser, c’est presqu’une normalité dans le monde qui est le nôtre. En revanche, qu’un tel égarement puisse encore être présent dans les têtes de certains chercheurs et/ou penseurs, cela dépasse l’entendement ! (Voir mon interview qui aborde ce sujet)

Certains individus découvrent leur intersexualité seulement à l’adolescence, d’autres s’en rendent compte déjà en âge adulte. Car en dépit des organes sexuels, par exemple, masculins on peut avoir des chromosomes du sexe opposé (chromosomes XX au lieu de XY). Or, l’intersexualité n’a pas toujours l’apparence physique évidente.

Malgré la mobilisation de mouvements sociaux (féminisme, mouvement LGBT…), « cette étrangeté demeure mal tolérée par l’opinion tant la bicatégorisation des sexes (la division de l’humanité en 2 sexes bien définis et exclusifs l’un de l’autre) structure l’ordre social depuis des siècles {…}. Vouloir à tout prix répartir l’humanité en 2 sexes explique que de lourds traitements hormonaux et chirurgicaux soient toujours utilisés, dès la petite enfance, pour “corriger” les “ni ceci ni cela” ou les “et ceci et cela”, même si les intersexes adultes et certains médecins critiquent cette politique du bistouri, synonyme de changements irréversibles et de souffrances physiques et psychiques ».

Nécessaire, quand une malformation des gonades, par exemple, risque de dégénérer en tumeur cancéreuse, « la chirurgie de réassignation sexuelle, dans les cas où la survie du sujet n’est pas en jeu, mutile des corps au nom d’une binarité biologiquement contestable {…}. L’enfer, comme toujours, est pavé de bonnes intentions ».

« Tant la bicatégorisation des sexes structure l’ordre social depuis des siècles »… C’est ainsi, en l’occurrence, que la religion et les vieilles croyances continuent à influencer la conscience et la bonne conduite en société, y compris dans les pays non-laïques.

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La résistance de la société aux idées et nouveaux paradigmes

A une époque, à l’union soviétique on rééduquait les gauchers à écrire de la main droite, ils étaient considérés presque comme des cancres, car ils n’arrivaient pas à écrire de la main droite comme tout le monde. Progressivement, cette « anomalie » gauchère est devenue plus acceptable, jusqu’au point où aujourd’hui les gauchers sont perçus sans ambiguïtés. Comme (presque) partout dans le monde, la norme sociale d’être droitier s’est élargie à « droitiers ET gauchers ».

En revanche, la norme sociale du binarisme de genre est beaucoup moins souple envers les intersexués. Pour l’heure ou à jamais..? Compte tenu du pourcentage très faible des intersexués (l’ONU estime jusqu’à 1.7% de la population mondiale) il est possible que l’intersexuation soit, en effet, une anomalie propre aux humains et à beaucoup de mammifères. Par contre, même si c’en est une, l’intersexuation n’est pas mortelle pour les individus concernés, ni pour la société qui les entoure. Cette société qui a du mal à supporter les différences, car elles ne rentrent pas dans son moule habituel du binarisme de genres. De plus, les intersexués sont stériles. Cette information devrait rassurer les 98.3% des « normaux » qui, au fond d’eux, ont peur pour l’espèce humaine à chaque fois qu’ils parlent des intersexes, des homos, ou des childfree par exemple.

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Genres, sexes, etc.

On dit parfois que la langue conditionne la mentalité. En revenant vers l’intersexualisation, on pourrait aussi supposer que l’absence du genre neutre dans une langue donnée, comme en français par exemple, pourrait conditionner cette binarité intellectuelle (propre à la culture) dans le conscient collectif. Elle entraverait, ainsi, une simple acceptation des intersexués. Mais il n’en est rien.

En allemand il y a le genre neutre et l’Allemagne autorise la mention d’un sexe neutre dans l’enregistrement des certificats de naissance. En russe aussi il existe le genre neutre, mais pour évoquer le sexe neutre en Russie il vaut mieux être équipé d’un protège dent, pour ainsi dire. Le niveau de tolérance des sujets pareils déborde vite la waterline. En France, qui n’a pas de genre neutre dans sa langue, le protège dent n’est pas toujours nécessaire. Mais la compréhension du sujet et de ses ramifications est loin d’être au rendez-vous non plus. La preuve en est :

« qu’un tel égarement (dans le monde occidental qui est persuadé de détenir la primauté dans le progrès moral) puisse encore être présent dans l’esprit de certains chercheurs et/ou penseurs, cela dépasse l’entendement ! ».

Même des esprits occidentaux (très) éclairés n’arrivent pas toujours à remettre en question des dogmes encrés dans le conscient collectif, tout en étant capables de modifier l’ADN, de connecter des prothèses mécaniques au système nerveux ou de perfectionner des armes autonomes.

Il fut un temps on considérait les gauchers, les noirs et les homos comme des anomalies aussi. Aujourd’hui, les gauchers ne sont même pas distingués de la masse. Le racisme contre les noirs, bien qu’il soit vivant encore dans beaucoup d’esprits (y compris dans les pays avancés), diminue progressivement, mais trop lentement. En tout cas, légalement les noirs ont autant de droits que tous les autres.

La situation avec les homos est semblable. L’homophobie, comme le racisme, est combattue par la bien-pensance dans les pays développés, contrairement aux pays où cette lutte n’est qu’au stade embryonnaire, voire absente tout simplement. Dans les pays développés, en dépit de l’idéologie humanistement progressiste beaucoup de monde continue à détester les noirs et les homosexuels. Et certains le font savoir sans détours. Bref, pour l’instant même dans les sociétés modernistes il vaut mieux être gaucher, que noir, homo ou intersexué…

De l’ignorance au mépris

Alors, combien y a-t-il de sexes in fine ? Pensant au-delà de la dominante binaire (hommes / femmes) et en prenant en compte les 4 temps biologiques de sexualisation (exposés plus haut), fort est de constater que les minorités sexuelles représentent une déflexion (ou variation) comme

  • les roux (non pas détestés, mais copieusement moqués à l’école),
  • les nabots (ignorés par la majorité),
  • les trisomiques (considérés comme des attardés, et donc handicapés),
  • les homos (méprisés, battus ou abattus dans certaines communautés)
  • ou les albinos (massacrés en Afrique pour leur flagrante différence).

Est-ce qu’un jour l’humain sera capable de comprendre et d’accepter les différences pour cohabiter avec elles, sans aversion et inimité ? Pour l’instant, ça parait résolument utopique. Et pourtant, à une époque donnée la vie sans église, ou sans le droit de vote universel, paraissait tout aussi utopiques et impensables…

Juger une femme à l’apparence masculine est la même chose que faire fi d’un homme à l’apparence féminine. Un homme efféminé vous choque, dégoûte, révolte ? Seulement là, je ne parle pas d’un homo déguisé en femme, mais d’une déflexion biologique aînée ou développée dans une des 4 étapes de sexualisation — je parle de l’intersexuation. Toujours aussi choquant et dégoûtant ? En réalité, mépriser une quelconque déviation de la majorité, c’est mépriser la différence d’une prétendue norme, ou autrement dit de l’habitude.

Notre mépris et incompréhension proviennent avant tout et essentiellement du rejet de la rareté socialement admise, même si celle-ci est une réalité biologique.

Par qui cette rareté est-elle proclamée ? Par la nature ou par l’homme — ayant répandu à une époque donnée un dogme dans un intérêt particulier ? Cette perception du monde dogmatique ne devrait-elle pas être revue et adaptée à notre époque dans une société progressiste, laïque et prétendument éclairée ? Ou est-ce qu’on doit continuer à croire que seuls 2 sexes sont possibles biologiquement (lisez “idéologiquement“) parlant ? Est-ce qu’on doit continuer à considérer toutes les minorités sociales (homos, intersexués, autistes, atypiques, etc.) comme des marginaux et surtout comme des anomalies ?


Références
Combien y a-t-il de sexes? | Le journal de CNRS

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, faites le nous savoir en sélectionnant ce texte et en appuyant sur Ctrl+Entrée.

4 replies
  1. JM ESKENAZY
    JM ESKENAZY says:

    Heureux de vous retrouver, je réfléchis à vos articles, j’en discute avec mon épouse et, éventuellement, je vous ferais part de nos réactions.
    Bien cordialement
    jm eskenazy

    Répondre
  2. Ysi.
    Ysi. says:

    Pourquoi n’utilise-t-on plus les termes hermaphrodite (qui possède certains organes des deux sexes,) et androgyne (qui réunit les deux sexes.) Ils restent à l’oreille, beaucoup plus jolie à entendre et riche de mystère sur l’anatomie humaine ? Et puis, pourquoi préfère-t-on employer des mots blessants pour désigner, des personnes ordinaires, comme apparaissant agendées, agenres, asexuées ou intergenre ? Cette société ressentirait, probablement, moins de gêne à supporter la différence, surtout si « les intersexués sont stériles. Cette information devrait rassurer les 98.3% des « normaux .» À bon entendeur !

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    • Anton Malafeev
      Anton Malafeev says:

      Je pense que ces termes restent à l’oreille parce que notre génération en a eu l’habitude (à notre époque). Je ne pense que ça soit le cas pour les jeunes qui grandissent d’office avec les nouvelles “terminologie”.
      En ce qui ressentir moins de gêne à supporter la différence, j’en suis perplexe. L’être humain est programmé à ne supporter aucune différence. Car la différence – anthropologiquement – signifie le danger. Donc inconsciemment nous évinçons “les différents” de “notre” camp…

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      • Ysi
        Ysi says:

        Bien triste évolution de l’humanité. Les nouvelles terminologies appartiennent au transhumanisme, (agenre, transgenre, asexué, intergenre.) Cette société transformée finira sans amour et sans fratrie !

        Répondre

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