Télévision et radio soviétiques. Les pours et les contres
La télévision de nos jours est devenue un tout. Ça me fait toujours sourire lorsqu’on me demande :
— « As-tu regardé, quand tu étais petit, Starsky et Hutch et Capitaine Flam ? »
— « As-tu écouté Pink Floyd ? »
Non. Je n’ai pas regardé Dallas, Santa Barbara et Astérix. Je n’ai pas écouté Rolling Stones. On n’a pas tous regardé et écouté la même chose lorsqu’on était petits…
Radio
Ce qu’il faut savoir c’est que l’Union Soviétique fut un pays très ‘’transparent’’ et très ‘’préoccupé’’ par le quotidien de ses citoyens. L’expression « rideau de fer » n’est pas apparu par hasard. Ces photos ce sont les frontières du bloc soviétique avec les pays “impérialistes” limitrophes. En d’autres termes, c’est ainsi que le régime socialiste-communiste isolait ses peuples des idées autres que le communisme.
Dans les années 1950 la “Radio Liberté” devient très populaire dans les milieux intellectuels. La radio est interdite par le régime, mais l’audience progressivement s’élargit et grossit – les gens essayent de capter la fréquence avec les postes à moitié bidouillés.
En 1955 un système global de bruitage des fréquences occidentales est mis en place par le gouvernement. Leur écoute est condamnée par la loi.
Quoi qu’il en soit, derrière d’énormes interférences la “voie-liberté” rapportait les faits que personne en URSS (parmi les mortels) ne pouvait savoir en dehors de ces fréquences clandestines.
Et même si on avait peur de l’écouter, car la sentence était sévère, on l’écoutait quand même – le cerveau humain est une substance curieuse …
L’usage de plans quinquennaux, sous différentes formes, s’est aussi répandu dans les démocraties populaires et occidentales, dont la France, qui, via le Commissariat général du Plan, l’a utilisé jusqu’en 2005, ainsi que des pays comme le Canada ou le Maroc.
En 1971 la CIA reconnait avoir géré la radio, ce qui laisse quelques doutes sur la véracité et l’impartialité du contenu diffusé dans le cadre de la guerre froide entre l’URSS et les USA. La raison pour laquelle l’administration soviétique qualifiait cette radio d’armes d’information de l’Occident.
Télévision
En ce qui concerne regarder les mêmes séries – aucun film ou dessin animé étranger n’a été diffusé sur les ondes de la télévision soviétique, sauf ceux des “pays-amis” (bloc soviétique d’Europe Centrale, Inde, Cuba, Chine, certains pays d’Afrique et d’Amérique centrale et celle du sud). Plus que cela, nous avions 2 chaines nationales jusqu’aux années 80. Sur ces chaines nous avions le droit aux films soviétiques en boucle qui, jusqu’aux années 60-70, ne comportaient que de la propagande subtilement ficelée.
Quant aux plus jeunes – nous avions un dessin animé comportant une quinzaine de volets de 5-10 minutes sur le loup et le lièvre. La copie presque parfaite de «Tom & Jerry» de Metro-Goldwyn-Mayer adaptée aux réalités soviétiques ou plutôt aux enfants soviétiques. Le loup cherchait désespérément à attraper le lièvre dans des situations comiques.
Encore deux ou trois séries du genre pour les enfants se répétaient régulièrement durant mon enfance, insérées dans les pauses entre les films de propagande pour les adultes et les réunions du parti communiste avec les discours interminables du Secrétaire Général du parti (l’équivalent du président dans d’autres pays).
C’est loin de la réalité si on inclut l’URSS dans le monde entier. Personnellement j’en ai entendu parler pour la première fois en 1990. J’ai bien dit “entendu parler”. La première fois que j’en ai vu une en vraie – devait avoir lieu en 1992. Et ce n’est qu’en 1994 que mes parents ont acheté un magnétoscope et pour la première fois nous regardions un film indépendamment de l’antenne TV. Dire que ce fut un événement, c’est ne rien dire…
2 points positifs tout de même à retenir au sujet de la télévision soviétique :
- Malgré la propagande, les films soviétiques étaient bons par leur jeu d’acteurs (heureusement…). La master-classe des acteurs de cette époque était de très haut niveau, certains jouaient vraiment comme des Dieux. Bien que pour les subtilités des films soviétiques il faut vraiment avoir vécu en URSS. Une simple traduction ne transmettrait jamais toute la profondeur du sens et surtout des sous-entendus cachés. Cela provient certainement du fait que la vie y était vraiment particulière.
- Absence de publicité – pas de matraquage commercial pour vous vendre des dentifrices, des chewin-gums, des voitures, des assurances, des confitures ou des voyages. Surtout pas des voyages — le rideau de fer n’a pas été construit pour rien tout de même.
Or, l’absence de la publicité était parfaitement logique, lorsqu’on sait ce qui se vendait dans les magasins…
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