Arrêter de fumer
J’ai arrêté de fumer il y a plus d’un an. De fait faisant partie des « 3 à 5 % des fumeurs ayant essayé d’arrêter de fumer sans aucune aide et ayant réussi à passer le cap des 12 mois ».
J’ai dû entendre plus de 200 fois la phrase « comment t’as fait ? ». M’a-t-on demandé à plusieurs reprises d’écrire comment suis-je parvenu et en quoi consiste la magie ?
Mon système est susceptible de vous étonner. Et en même temps, sous forme de pièces détachées, vous n’y trouverez rien de nouveau – chacun de ses détails vous est connu.
Dans l’ensemble vous aurez une vraie méthode qui, néanmoins, risque de vous décevoir.
Quoi qu’il arrive – lisez jusqu’au bout avant de capituler et vous persuader que ce n’est pas pour vous.
New Point De View s’efforce toujours de publier les articles constructifs et documentés.
Sachant que l’objet de cet article n’est pas de débattre autour des chiffres et à quel point la fumée est mauvaise (la chose que tout le monde concède, tout en continuant consciemment à tirer sur la cigarette), mais de donner un vrai outil psychologique et comportemental – les statistiques diverses et variées sont consignées dans le premier chapitre ci-dessous pour ceux qui en sont en manque.
Or, pour vous réconforter dans la décision d’arrêter de fumer visez bien les chiffres et les faits, sinon allez directement à l’essentiel.
Statistiques
On ne va pas parler des choses comme l’économie d’argent, qui est une foutaise. Si du jour au lendemain vous n’achetez plus vos paquets de cigarettes, vous mettrez vos 6 ou 7 euros par jour dans un demi, une grille de loto ou autre banalités insignifiantes et ne verrez pas la couleur de cet argent de la même manière, lorsqu’il partait en fumée…
Aussi : depuis 1998 (lorsque je suis arrivé en France) les cigarettes sont passées de 18 FRF à 6.80 € le paquet, c’est-à-dire ~44,60 FRF, ce que représente ~2.5 fois en 15 ans. En je ne connais personne qui a arrêté de fumer parce que c’est devenu cher.
Les ventes de cigarettes ont baissé de seulement 1,48% en 2007 — «Tabagisme et arrêt du tabac», l’Office français des drogues et des toxicomanies.
Je ne m’étalerai pas non plus sur votre haleine. Si vous pensez qu’en vous brossant les dents et prenant un chewing-gum à la menthe après une clope (les filles le font plus souvent que les garçons) vous avez une bonne aura autour de vous – vous vous-mettez le doigt dans l’œil jusqu’au coude !
Et ce n’est pas non plus parce que vos dents sont blanches (pour l’instant) que vous ne puez pas et que c’est un signe de bonne santé.
Généralités et réalités françaises
- Un quart des Français fume, soit 1/3 des adultes, ce qui fait environ 16 millions de fumeurs sur les 64 millions de Français (chiffres 2010).
- 1/3 des personnes de 15 à 85 ans fume ne serait-ce que de temps en temps (dont 36% des hommes et 28% des femmes).
- Entre 18 et 34 ans, près d’une personne sur deux fume.
- Le tabagisme des 15-19 ans concerne un jeune sur trois (32 %).
- Plus de la moitié des fumeurs réguliers (58 %) déclarent avoir envie d’arrêter de fumer.
- Dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers a baissé (de 57% à 32%) depuis les années 60. En revanche, dans la population féminine, cette proportion a augmenté (de 10 à 26%) avec une reprise particulièrement importante en 2005-2010.
Chaque année en France de 66.000 à 80.000 décès sont attribuables au tabac, dont approximativement :
- 30.000 par cancer,
- 25.000 par infarctus
- et 25.000 par bronchite chronique.
Si l’on compare ces chiffres à ceux des accidents de la route en France, on constate qu’en 1992 il y a eu :
- 9.083 tués sur les routes contre 80.000 par le tabac
- et 198.104 blessés contre 1.400.000 malades du tabac.
Par conséquent, le tabac provoque 8 fois plus de morts ou d’infirmes que les accidents de la route.
Faits intéressants
- 1 cigarette en moins équivaut à 11 minutes de vie supplémentaire On commence à fumer pour montrer qu’on est un homme. Vingt ou trente ans plus tard, c’est pour la même raison qu’on essaie d’arrêter.
- Près de 50% des personnes âgées de 18 à 34 ans fument.
- Le tabac représente le 1er pollueur des poumons : 20 cigarettes fumées correspondent au seuil d’alerte à la pollution en ville.
- Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France. Il est responsable de 200 morts par jour en France.
- Le taux de mortalité est 3 fois plus élevé chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs.
- En moyenne chaque fumeur perd 10 à 15 ans d’espérance de vie confortable par rapport à un non-fumeur.
Santé
- Le tabac est le principal facteur de risque du cancer – plus de 33% chez l’homme et 10% chez la femme.
- 90% des cancers du poumon et 50% des cancers de la vessie sont provoqués par le tabac.
- Un fumeur régulier sur 2 meurt prématurément des suites de son tabagisme, dont la moitié avant l’âge de 65 ans.
- 80% des victimes d’infarctus du myocarde âgées de moins de 45 ans sont fumeurs.
- Chaque année le tabagisme passif tue 3.000 à 5.000 personnes qui ne fument pas, dont 2/3 de maladies cardio-vasculaires.
- 70.000 à 100.000 personnes souffrent d’une thrombose (présence d’un caillot dans une veine) provoquée par le tabac.
- L’espérance de vie d’un fumeur est augmentée de 9 ans si l’arrêt du tabac survient à 40 ans. L’espérance de vie d’un fumeur est augmentée de 6 ans si l’arrêt du tabac s’effectue à 50 ans; elle est de 3 ans si cet arrêt survient à 60 ans.
- De récentes études ont révélé que fumer quelques cigarettes chaque jour suffisait à provoquer des effets néfastes sur la santé. Il n’existe pas de seuil au-dessous duquel la consommation de tabac est anodine. Le risque d’être victime d’un cancer du poumon, par exemple, dépend du nombre de cigarettes fumées quotidiennement mais également du nombre d’années de tabagisme.
Faits mondiaux
- 8 millions de personnes dans le monde pourraient décéder chaque année à cause du tabac d’ici 2030 (rapport sur la lutte antitabac publié du février 2008 par l’OMS). 80% de ces décès devraient survenir dans les pays en développement.
- 150 états dans le monde se sont engagés début 2008 à adopter des mesures anti-tabac.
- L’espérance de vie des personnes travaillant dans les casinos, lieux où les fumeurs étaient nombreux avant le 1 er Janvier 2008, est de 63 ans, alors qu’elle est d’environ 84 ans pour les femmes et de presque 78 ans pour les hommes.
- Les politiques d’interdiction de fumer dans les lieux publics ont diminué de 11% les admissions aux urgences pour menace d’infarctus en Italie et de 17% en Ecosse.
Jeunesse
- 54% des jeunes de 20 à 24 ans fument, alors que la proportion des fumeurs de 25 à 75 ans est de 29% — chez New Point De View nous allons finir par croire qu’on devient plus intelligent en grandissant…
- Les enfants de fumeurs risquent d’être plus dépendants au tabac — nous le confirmons, ils le sont.
Money
- Chaque fumeur dépense en moyenne 1000 euros chaque année (INSEE, 2005)
- L’ensemble des fumeurs coûte 772 € / habitant / an.
Préparation psychique • Travail mental
Ce n’est pas que vous mourrez, peut-être, à 61 ans (juste avant la retraite) au lieu de 68 ou 75. Ce n’est pas que vous choperez, peut-être, un cancer, car avec l’écologie contemporaine vous le choperez tout aussi bien qu’avec la cigarette. Mais c’est surtout que dans l’instant présent avec votre fumée vous n’avez pas du tout une image de quelqu’un de cool, moderne ou « trop mortel ».
Remarquez, si ! Vous êtes mortel(e), mais dans le sens propre du terme…
Il faut que vous compreniez que vous puez. Malgré ce que vous pouvez penser, et vue les statistiques, les non-fumeurs sont sensiblement plus nombreux que les fumeurs. Or, pour cette majorité vous êtes puant dans tous les sens du terme. L’odeur de la fumée (en plus d’être nocive pour l’entourage) est dégueulasse, votre haleine est ignoble 24/24 (malgré votre avis sur le sujet), votre habitation est aussi infecte que votre haleine, vos doigts sont jaunes, votre peau n’est pas clean, votre transpiration est sensiblement plus puante que celle d’un non-fumeur, votre respiration est à bout de souffle après 2 étages à pied, votre toux (pour la majorité des fumeurs) est tout simplement « immonde !», votre image générale (en dehors de ne pas paraître plus cool et intelligent) est pestilentielle – elle vous noircit.
Voici, un témoignage recueilli sur facebook d’une fumeuse en puissance :
Devenir « vapoteuse » est génial. Seul inconvénient à l’arrêt du tabac – on oublie de vous dire que votre odorat revient… Ce qui est un plus, certes ! Cependant, pour le coup, tout pue chez soi. Malgré les machines à laver, la javel, le vinaigre blanc, ect., tous les tissus malgré les lavages, restes contaminés.
En fait, ils devraient vendre la cigarette en vous signalant qu’il faut tout racheter au niveau du linge de maison, des rideaux, des fringues, ect… Tout est contaminé après 10 ans de tabac, alors que je pensais bêtement que Fébrèze et les bougies “avalaient”, voire, enlevaient l’odeur de cette saloperie de tabac ! Quelle conne !
Comme quoi – on croit ce que l’on a envie de croire !
Tout à fait, Barbara, ta conclusion rime avec :
On ne perçoit dans les dires de l’autre que ce qu’on veut percevoir.
Ainsi, la majorité des fumeurs qui liront cette rentrée en matière n’y verrons qu’encore un « écolo » qui ne comprends rien au plaisir de la cigarette et qui répète les mêmes choses que disent ses semblables sur internet, à la télé et la radio. Bref, partout…
Fourvoiements (comiques)
- « une fois que je suis enceinte, j’arrêterai de fumer »,
- « une fois que j’ai réglé mes problèmes – j’arrête“,
- « je ne fume pas beaucoup – je peux arrêter quand je veux » (la majorité de ceux qui ont un problème avec l’alcool disent exactement la même chose, vous en connaissez beaucoup qui arrêtent ?) – je réponds souvent « vas-y pour voir », curieusement personne de ses petits-fumeurs n’a parié l’argent avec moi pour « cap ou pas cap »… Et en général 2 minutes après la discussion la personne en allume une avec un sourire confus,
-
« non mais, moi, je ne fume qu’au taf et dans les soirées » – sachant que tu travailles 5 jours par semaines et 8 heures par jour et que tu as 1 à 2 soirées par semaines (où tu peux t’envoyer la moitié d’un paquet, si ce n’est pas un entier…) – c’est vrai que tu ne fumes pas beaucoup …
- « quand je bois mon café – une clope c’est obligé »,
- « une cigarette après manger n’a jamais fait de mal à personne – même les médecins le disent » – ça doit être les médecins ayant autant de mal à arrêter de fumer que toi-même,
- « fumer 1 ou 2 cigarettes n’a jamais fait de mal à personne, c’est une trop petite quantité » – en revanche la médecine dit « il n’existe pas de seuil au-dessous duquel la consommation de tabac est anodine »,
- « je ne veux pas arrêter de fumer, parce que j’aime fumer, mais (naturellement) je ne veux pas que mes enfants s’y mettent » – tout ce qui est de plus logique…
- « en ce moment tout m’énerve, je veux même pas penser d’arrêter de fumer »…
En effet. Pendant une période difficile et nerveuse ce n’est pas facile d’arrêter de fumer, même si on y pense depuis un moment. Mais si vous levez les yeux tout en haut de ce site – vous y trouverez une phrase décrivant véritablement la nature d’homo-sapiens (du vrai sapiens, pas celui qui s’assimile aux animaux, dont le seul but dans la vie c’est beaucoup manger, un peu jouer et beaucoup dormir) :
L’homme est capable de changer toute sa vie en modifiant juste son point de vue…
Ma méthode n’est un miracle, ni une potion magique. Elle marche grâce au mental. Un sportif s’entraîne qu’il pleuve ou qu’il vente pour atteindre un résultat. Arrêter de fumer – c’est la même approche. Je rajouterais :
Tout dans la vie exige le dévouement et la concentration pour obtenir un résultat.
Alors, comment ?
Voici ce qu’en dit un ancien fumeur Jérôme J. :
Comment arrêter de fumer ?
En ne fumant plus !
(mais qu’est-ce qu’il est drôle celui-là !)
Et bien cette phrase n’est pas si anodine. Est-il plus simple de faire quelque chose ou de ne rien faire? Évidemment, c’est de ne rien faire. Fumer est une action, cela vous demande d’être actif. Arrêter de fumer, c’est à dire ne pas fumer, n’est pas une action – c’est passif. Il suffit donc de ne rien faire. Si vous ne fumez pas au moment où vous lisez ceci alors vous avez déjà arrêté, ce n’est pas plus dur que ça.N’enviez pas les fumeurs, ayez pitié d’eux, ce sont eux qui vous envient ! Prenez conscience de ça. Quand vous voyez une personne qui a arrêté de fumer, quel sentiment avez-vous? L’enviez-vous? Un peu, non? Quand vous devenez non-fumeur, les fumeurs vous envient. Pensez à cela à chaque fois si vous enviez les fumeurs.
Il peut arriver, selon les groupes de personnes que l’on côtoie que certains essaient de vous déstabiliser en vous affirmant que vous ne « tiendrez » pas, en vous proposant une cigarette régulièrement, etc. Ne vous laissez pas faire – ils sont jaloux de vous, vraiment, réfléchissez-y vous verrez. Ils pensent qu’ils ne peuvent pas arrêter et ne souhaitent pas que vous y arriviez (consciemment ou non), pourquoi vouloir vous refaire fumer sinon? Gardez en tête qu’ils souhaiteraient être à votre place, ne les enviez pas, ce sont eux qui vous admirent. Ils envieront votre courage et votre détermination.
Fumer – c’est surtout psychologique et, seulement après, la dépendance physique. Et je dirais même que fumer – c’est la dépendance psychologique, qui fait croire à notre cerveau qu’elle est physique.
Je n’ai aucune preuve, ce pourquoi je ne vais pas m’étaler sur le sujet, mais ne pensez-vous pas que les producteurs de cigarettes rajoutent des agents d’influence neurologique, afin de verrouiller et garantir la consommation de leurs produits, aussi mauvais soient-ils ?
Or, puisque cette dépendance est psychologique, après pas mal de réflexions et d’essais j’ai trouvé quelques « failles » purement psychiques ayant une emprise sur l’aspect physique, et j’y ai rajouté de l’exercice physique qui, selon moi, complète au mieux cet antidote psycho-physique soignant le cerveau et le remettant sur le bon chemin.
Car, je suis convaincu – chez un fumeur c’est avant tout le cerveau qui est contaminé / dérouté, rien d’autre…
Je sais que tout le monde est différent. Mais avant de me le rétorquer, en disant que ceci a marché avec moi, mais ne marchera certainement pas avec vous ou les autres – essayez pendant au moins 2 semaines les choses qui suivent :
- un petit tube qui enverra dans vos poumons de l’oxygène et non plus de la fumée,
- le jogging jusqu’à la nausée,
- les mains dans le dos,
- et, bien sûr, l’abstinence.
Factice d’une cigarette
Trouvez un petit tube de la taille d’une cigarette (ne pas confondre avec le cigare sur la photo piquante à gauche). A partir du jour X où vous décidez de commencer votre « arrêté » – à chaque fois que vous avez envie de fumer prenez ce tube de la même manière que vous êtes habitué de tenir la cigarette. Tirez sur le tube et ensuite respirez le plus profondément possible, comme si vous faisiez un gros soupir. Répétez cela jusqu’à ce qu’un léger tournis commence à apparaître dans la tête, même si ça vous prend 5 minutes.
Bénéfices.
En dehors de la simulation purement psychologique du geste & d’avalement de la fumée – vous remplacez ces sensations par l’oxygène ventilant vos poumons. D’ailleurs, la petite « overdose » d’oxygène au cerveau, donne ce léger tournis de la tête – dans notre cas le signe de la suffisance de l’exercice. Le cerveau, tout étant conscient de la réalité, prend cette over-oxygénation comme une dose de nicotine. D’où l’importance de la respiration plus profonde et plus fréquente que l’avalement de la fumée.
Votre palais, vos poumons, l’odorat et, donc, votre cerveau vont progressivement s’habituer à ces bouffées d’oxygène (c’est vraiment le cas de le dire) en oubliant le vrai goût et la vraie sensation de la cigarette dans votre corps. Le vrai goût et la vraie sensation, parce qu’après ne serait-ce qu’une semaine de cet exercice sans vraies cigarettes, si vous en allumez une – elle vous paraîtra particulièrement dégoûtante et le plaisir de la fumer sera sensiblement estampé.
Et surtout fera surface le premier questionnement – « qu’est-ce que j’y trouvais avant ? »…
Les fumeurs qui arrêtent sans assistance extérieure acceptent en général de subir quelques jours déstabilisants : les effets du sevrage sont temporaires et bénins (hors terrain pathologique avéré). Passés huit jours les « envies » de fumer s’espacent et se surmontent de plus en plus aisément : ceci accroît la confiance en soi, d’autant que l’on ressent très vite les bénéfices de l’arrêt. Passées trois semaines, les envies ne sont plus causées par un besoin physique et prennent généralement un caractère occasionnel.
Vous pouvez également l’utiliser en société devant les autres. Il n’y a rien de gênant ni ridicule. C’est un simple placebo qui fait croire à votre mental, et en l’occurrence à l’inconscient (car c’est justement lui qui réclame la cigarette), que le geste est là et que la dose d’aspirations (maintenant sans nicotine) est consommée.
Mettez-vous bien dans la tête, que ce n’est pas vous qui serez ridicule, mais les fumeurs se moquant de vous – car déjà au bout d’une dizaine de jours vous commencerez à ressentir la différence, même si l’envie de la vraie cigarette va vous poursuivre quasi constamment.
Cigarette électronique.
Bizarrement elle fait tousser et chez certaines personnes fait mal à la gorge. Elle est, peut-être, moins nocive que la cigarette classique, pour reprendre les termes des revendeurs, mais il faut être le dernier des imbéciles pour croire que son contenu est fait des extraits naturels. Avec les parfums aussi ridicules que le rôti de poulet, le coca et la barbe à papa – cela ne peut qu’être naturel, il en va de soi…
Je l’ai bien évidemment essayé. Selon moi c’est un joujou, à budget pas des moindres, qui règle partiellement le problème d’odeur et d’haleine, mais ne résout pas le vrai mal – la dépendance. Car au moins 90% de ceux qui s’en servent utilisent les recharges avec la nicotine. Et par-dessus tout le geste de la cigarette persiste.
Ça reste le même produit chimique faisant marcher le commerce, qui explose tel un nouveau fléau grâce au marketing bien ficelé, et qui ne représente aucune certitude de la non-nocivité et surtout ne règle rien au problème des fumeurs, qui après l’avoir acheté et s’être amusé avec pendant 2 semaines ou 3 mois reviennent à la cigarette classique.
Exercice physique
Il ne s’agit pas de pratiquer des exercices pour aller mieux ou pour casser la routine. Il ne s’agit pas d’un petit changement, mais d’un bouleversement qui, à son tour, fera effet positif sur le subconscient.
Âmes sensibles s’abstenir – courir au-delà de vos limites (en chronométrant). Vos poumons doivent se dilater au maximum et votre corps doit être épuisé après chaque entrainement. Si vous n’avez pas la possibilité de courir – faites de la gym en appartement, mais toujours avec la même condition : jusqu’à l’épuisement.
Exemple.
Si vous êtes capable de courir 3 km, courez 3.5 – 4 km, et à chaque nouvel entrainement amplifiez progressivement la vitesse et la durée. Si vous ne pouvez pas courir, mais possédez un appareil de cardio-training – utilisez le selon le même principe. Si l’un et l’autre pour vous est un problème – passez au paragraphe suivant.
Dans l’idéal il serait bien de s’entrainer avec les cardio-exercices (jogging, appareils adaptés), mais partant du principe qu’il vaut mieux quelque chose que rien – faites les exercices d’effort, mais toujours dans la logique « cardio ». Si en temps normal vous pouvez faire 10 pompes – faites en 5 séries de 10 avec un temps de repos de 45 secondes maximum. La semaine d’après augmentez le nombre de répétions à 12-14 en 6 séries avec les pauses de 25-30 secondes. Si vous faites facilement 10 squats – suivez le même principe qu’avec les pompes, mais avec un temps de repos de seulement 30 secondes dès la première semaine (vos jambes sont censés d’être plus toniques que les bras, même si vous n’êtes pas un grand sportif).
C’est précisément cet épuisement qui apportera le changement au mental et à l’état psychique, et le corps n’aura pas un besoin fort et intenable de la cigarette.
Vous devez savoir qu’après un effort physique, où le cœur et les poumons ont bien travaillé (j’insiste sur le « bien travaillé » – il s’agit d’un vrai entrainement intensif, qu’il ne faut pas confondre avec un léger effort de 5 minutes), la cigarette en général n’apporte pas le même plaisir que d’habitude. Voire, elle peut être déplaisante.
Idéalement, courez un jour sur deux. A partir de la deuxième semaine il faut courir plus rapidement et plus longtemps. Essayez de toujours courir une minute, voire plus, au-dessus de votre limite physique. Le but étant, littéralement, d’en cracher ses poumons (c’est aussi le cas de le dire).
Et si vous fumez – ne vous inquiétez pas – il ne vous faudra pas courir longtemps pour les cracher.
En plus du jogging, personnellement j’ai fait l’usage de la barre de traction et des pompes après chaque jogging (composé de plusieurs séries, bien entendu). Ainsi, chaque entrainement durait minimum 30 minutes et de par son intensité était très efficace en terme d’épuisement et du dégoût de la fumée. Parfois à la fin de l’effort assez intense je ressentais de la nausée qui est une très bonne « autosuggestion anti-fumigène ».
Ainsi, comme dans le cas avec la respiration profonde et fréquente donnant le tournis, vos entraînements devraient vous procurer une légère sensation de la nausée.
Les mains dans le dos
Ce n’est pas une secte, ni une signification particulière. Ceci est ma propre invention pour faire dévier le cerveau de la pensée « cigarette ».
C’est aussi bête que ça en a l’air. Lorsque vous êtes en face d’un fumeur qui, bien plus, vous propose une cigarette (comme le faisait mon père pratiquement à chaque fois que l’on se voyait) – mettez vos mains dans le dos. Exactement comme si vous vous baladiez les mains dans le dos. J’ai remarqué qu’inconsciemment vos mains paraissent occupées (ou pour le moins se sentent empêchées), même si l’envie de fumer ne vous quitte pas. Ici intervient le quatrième paramètre – l’abstinence. On en parle dans quelques instants.
Gardez vos mains dans le dos pendant tout le temps que vous restez devant un fumeur qui va démonstrativement savourer sa cigarette. Apprenez à vous retenir une première fois en ayant les mains dans le dos qui ne demandent qu’une chose c’est d’avoir une cigarette entre les doigts, secouer la cendre et surtout avoir le geste « discussion cigarette à la main ». Dans votre mental c’est devenu un véritable acte social, sans cette cigarette à la main ou à la bouche vous ne vous sentez plus crédible.
Interdisez-vous cette idée le temps de quelques « clopes blanches » d’affilé. Testez-vous. Faites sans. Vous allez vous rendre compte que vous êtes autant sociable et crédible, et que la conversation ne dépend pas de la cigarette, mais que c’est vous qui en dépendez entièrement.
Vous pouvez très bien utiliser votre placebo étant en face d’un fumeur. Bien que selon moi ce n’est pas logique. Car même si vous ne fumez pas – votre cerveau reçoit quand même l’odeur de la fumée, ce qui forcément contredit le bon sens de vos efforts. Le tube est nécessaire justement pour remplacer le geste, mais surtout pour se déshabituer progressivement de la fumée et de ses conséquences sur l’aspect psychique.
L’abstinence
Nul besoin de vous faire le dessin, que sans abstinence de la cigarette (quelle que soient les circonstances) – les placebos, les efforts physiques et les mains dans le dos, derrière la tête ou dans les poches ne feront pas de miracles.
La règle obsessive, intransigeante et totalement sine qua none – vous vous interdisez toute cigarette (après repas, avant de vous coucher, pendant le café, cigarette-récompense, etc.).
Ne cherchez pas les raisons improbables pour vous autoriser une cigarette ou ne serait-ce qu’une latte, si vous avez décidé de vous en défaire.
Pour vous rassurer et décevoir, mais en même temps préparer, je peux vous dire d’ores et déjà – vous allez être mal. Mais à vous de décider à quel point, car, encore une fois, tout se régule dans la tête et nulle part ailleurs. Et ce n’est pas « juste une demi-cigarette » qui va vous faciliter l’existence, ni vous permettre de passer le cap plus facilement.
Etant jeune je me suis entraîné au powerlifting. A l’âge de 17 ans j’ai appris / compris la chose suivante : lorsque vous êtes devant un poids important qu’il faut soulever – tout dépend de votre mental. Bien évidemment, on ne peut pas soulever 200 kg juste grâce à la force du mental sans être entrainé physiquement. Mais si le poids est 5 ou 20 kg au-dessus de votre limite physique (c’est-à-dire le poids max que vous puissiez soulever) – en se préparant mentalement et en se concentrant – vous pouvez soulever ce poids malgré tout ce qui peut vous passer par la tête avant.
Un jour on m’a dit : « on peut avoir envie de quelque chose et on peut le vouloir » – la différence est là. Si vous n’avez pas décidé au fond de vous (dans le cerveau conscient) que vous devez arrêter de fumer et, surtout, que vous en avez plus besoin (car vous pouvez vivre sans) – aucun hypnotiseur du monde, aucun magnétiseur / guérisseur / psychologue ou psychiatre le fera à votre place.
J’ai connu des individus ayant fréquenté des hypnotiseurs pour arrêter de fumer, mais continue à fumer et en plus m’expliquer qu’ils ne veulent vraiment pas arrêter. Pourquoi être allé plusieurs fois chez l’hypnotiseur ?
Oubliez les patchs et autres frivolités complètement impuissantes et totalement inutiles, puisqu’il s’agit de votre mental (subdivisé en conscient et inconscient). L’inconscient réclame constamment la cigarette, mais il n’y a que votre propre conscient pour contrôler la situation coûte que coûte.
Sachez aussi que si vous passez le cap de la première semaine, la deuxième sera pour certains encore plus dure. Et c’est toujours avec le même conscient que vous devrez réguler vos pulsions.
Après la deuxième semaine le changement deviendra palpable au fond de vous, même si certains ne pourront pas le ressentir encore. Je pourrais vous dire essayez une cigarette après 2 semaines – juste pour voir le résultat, à quel point vous serrez dégouté par l’odeur et surtout par le goût. Mais je vous déconseille très fortement de le faire. Car la rechute est très simple et rapide. Il suffit de céder une fois.
En revanche pour enfoncer le clou et si vous avez hâte de connaître la sensation « non-fumeur » – un conseil : après un jogging, comme décrit auparavant, tirez sur la fin d’une cigarette (d’un mégot) et avalez bien au fond des poumons. Pensez à avoir la carte vitale sur vous…
Une des méthodes radicales – fumer plusieurs cigarettes une après l’autre jusqu’à en vomir. Attention à l’abus sur la quantité pour ne pas atterrir dans le corbillard… Mais l’exercice d’auto-dégoût, de la même sorte que l’alcool après une « overdose », est un très bon moyen de s’imposer un fort écœurement de l’odeur et du goût. Cet exercice d’intoxication peut être le premier pas vers une vie seine.
Arrêter de fumer – la continuité
Gardez à l’esprit que je ne fréquente pas les clubs sadomasochistes. Mais je m’intéresse à la psychologie et au fonctionnement cérébral. Et c’est précisément cette approche qui m’a libéré de mon erreur de jeunesse – le tabac.
Gardez à l’esprit également que l’arrêt de tabac c’est la bataille de toute la vie. Car vous aurez toujours un peu envie. Même après des mois, voire après des années, vous risquez toujours de regarder les fumeurs comme avec une espèce de convoitise. L’odeur pourra toujours vous évoquer des souvenirs et donc la nostalgie, même si l’envie du geste disparaîtra avec le temps. De temps en temps vous vous direz « aller, après tout ce temps, c’est pas une cigarette qui va … ».
Dans les soirées vous allez avoir envie de vous lâcher et vous faire plaisir – fumer une cigarette – « elle ne changera pas la face du monde ». Et après celle-ci « allez, encore une ». L’alcool et le tabac ne faisant pas bon ménage pour votre conscient – l’inconscient reprend donc les rennes…
Le lendemain vous pouvez vous dire la même chose que la veille et vous voici à nouveau fumeur – le marketing du tabac a tout bien calculé. Ils ont bien pensé à vous, encore avant que vous soyez né.
L’arrêt doit prendre en compte le fait que le désir de fumer reste durablement gravé en mémoire : on ne peut faire l’économie d’apprendre à y faire face pour en être protégé. Compte tenu des aléas de la vie, il est probable qu’un jour ce désir se manifeste à nouveau d’où le risque de récidive : la sensibilisation cérébrale étant rémanente, une seule bouffée de fumée de tabac peut suffire à réactiver la dépendance.
Ainsi, vous risquez de passer le reste de votre vie en jalousant les fumeurs, mais encore une fois tout dépend de votre mental. Personnellement – aucun fumeur aujourd’hui ne me donne envie. Davantage – je les trouve parfaitement ridicules avec leurs briquets qui marchent une fois sur deux ou les allumettes qui se cassent et ne s’allument pas, avec leur tabac dans les poches et dans les fonds des sacs, avec leurs paquets qui finissent toujours quand tous les bureaux de tabac sont fermés et ça devient le drame du week-end, avec leur pseudo-dépendance obsessive, qui en réalité n’est qu’un fourvoiement mental que l’homo-sapiens (l’homme dit savant) n’a pas envie de maîtriser – à la plus grande joie de l’industrie du tabac.
Tous les anciens fumeurs que je connaisse ont arrêté la cigarette pratiquement du jour au lendemain en se l’interdisant – en d’autres termes en maîtrisant leurs pulsions et envie.
Il est important de comprendre que la cigarette est comme tout le reste dans la vie. Il n’existe pas de moyen magique pour apprendre une langue, pour obtenir un doctorat ou devenir le champion du monde d’une discipline sportive sans la transpiration, les résignations et la persévérance à tout prix.
Conscient ≠ Inconscient
Bref, tout cela pour vous dire – libérer vos têtes, le reste suivra. Vous laissez une bêtise humaine (la cigarette) d’abord s’ancrer dans votre inconscient et ensuite envahir et paralyser (rendre impuissant) votre conscient et, ainsi, diriger pratiquement toute votre existence. N’avez-vous pas l’impression qu’un vrai sapiens doit pouvoir combattre cette infirmité grâce à sa force d’esprit? Réfléchissez profondément aux questions suivantes :
- Pourquoi vous avez besoin de fumer ?
- A quoi la cigarette vous sert ?
- Qu’est-ce que ça vous apporte ?
- Énumérez les avantages de la fumée pour vous.
Tout le monde réalise que fumer n’est pas un besoin en soi. Alors, ce qui n’est vraiment pas indispensable et d’autant plus pernicieux doit être éradiquer comme une mauvaise herbe ou un parasite dans votre potager.
Lorsque vous vous dites « en fait, je ne veux pas arrêter de fumer » – en réalité c’est le signe criant de votre faiblesse. Votre conscient mesure la difficulté de l’effort qu’il faut fournir contre « le plaisir de la cigarette » et par faiblesse d’esprit (que vous ne voulez pas reconnaître au fond de vous-mêmes) trouve n’importe quelle excuse pour éviter ce combat avec l’inconscient qui, visiblement, a une plus forte influence sur tout votre être. Tandis qu’un simple travail cérébral, c’est-à-dire du conscient, peut modifier et « désinfecter » le subconscient et, par conséquent, vous libérer de cette néfaste habitude.
Souvent il est très important d’écouter son inconscient, mais en ce qui concerne la fumée – seul votre conscient, connaissant la raison, peut vous en sortir. De l’intérieur, le subconscient vous poussera régulièrement vers les mauvais pas (tirer une latte ou fumer une cigarette en bonne compagnie), mais la raison doit prévaloir et ne pas céder jusqu’à ce que le subconscient se purge de ce parasite qui est la cigarette.
Si vous avez de la fierté et de l’ego – c’est la meilleure occasion de les ressortir de plein droit et avec une vraie utilité, plutôt que de le faire dans un passage piéton où vous traversez systématiquement au rouge !
Statistiques et citations utilisées : bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire • santé-médecine • tabac-info-service • wikipedia