Chasse, quelle solution ?

Cet article vient en continuité des articles La chasse — divertissement et La chasse — nécessité dans la série La Chasse.

Introduction

chasse-solutionEn me baladant sur des pages et dans des groupes différents tournant autour de la chasse et de l’anti-chasse, je me suis rendu compte qu’un article uni, plutôt que des commentaires à droite et à gauche, doit — à la fois — couvrir des dizaines de discussions que j’ai lues et tirer une conclusion globale de tous ces débats interminables et très houleux entre les 2 camps.

Alors, première chose — relativisons ! Tous les “pro” (chasse) ne sont pas forcément des cons finis et tous les “anti” (chasse) ne sont pas forcément écolos et végétariens. Il faut savoir faire la part des choses, et ce dans les 2 camps.

Parmi les anti il y a peu d’écolos (dans le sens propre du terme) et encore moins de végétariens. Être anti-chasse — c’est-à-dire être contre la cruauté gratuite et la stupidité des viandards qui y règne — et manger la viande n’est pas un paradoxe. De la même manière qu’être anti-chasse ne signifie guère (contrairement aux attaques des pro) soutenir les conditions indéfendables et intolérables des abattoirs et des élevages. Alors, voici pour ceux qui mélangent les choux et les carottes :

Le végétarisme — une pratique alimentaire excluant la consommation de chair animale pour des motivations diverses comme : la santé, la religion, la culture, la critique des méthodes de traçabilité, d’élevage et d’abattage, l’accès aux denrées alimentaires, l’impact environnemental des modes de production et de prélèvement de ces dernières, ou encore le refus par principe de l’exploitation animale.

Le végétarisme (ou l’interdiction de tuer/manger un animal) — en tant que norme à faire respecter par des lois — existe depuis l’Antiquité.

L’écologisme — courant de pensée respectueux des équilibres naturels promettant la préservation de l’environnement et des ressources naturelles contre les ravages de la société industrielle.

De nombreux militants de l’écologie considèrent que l’écologie dépasse largement le strict cadre environnementaliste (protection des ressources naturelles) et jugent les questions sociales et sociétales aussi importantes que les questions environnementales.

  • Ainsi, les végétariens ne sont pas contre la chasse, ils sont contre la consommation de la viande dans toutes ces formes. C’est donc une protestation beaucoup plus large que simplement d’être anti-chasse. Ceci ne fait pas d’eux des écolos pour autant, même s’ils sont pour l’abolition des abattoirs et de la chasse.
  • De même, les écologistes (un terme également large) sont pour la réduction du CO2 et pour les énergies d’origine renouvelable. L’abolition de la chasse n’est donc pas la priorité primordiale de ce mouvement. Bien que tout soit étroitement lié.
  • Et puis, tous les chasseurs ne participent pas spécialement à la chasse à courre, qui est une pratique de chasse absolument abominable. Tous les chasseurs ne chassent pas pour le plaisir de tuer. Il y a tout de même une minorité, il faut le reconnaître, qui le fait dans les règles de l’art — pour pérenniser, comme ils disent, “le métier le plus ancien du monde” et entretenir les espèces en bon nombre.

En revanche, un autre débat qui devrait être à l’origine de la chasse moderne :

Pourquoi l’homme devrait décider à la place de la nature quelles espèces et en quel nombre doivent exister, tandis qu’il ne sait pas s’autoréguler lui-même ?

Je reprends ma maxime précédemment publiée :

L’homme se permet de décider du nombre “correct” d’animaux autour de son habitat, tout en étant incapable de s’autoréguler. Plus de 380 000 naissances par jour à travers la planète, contre 160 000 décès

C’était important d’être dit avant de passer à la suite.

Les débats autour de la chasse

Ainsi, tous les chasseurs ne recherchent pas le plaisir de tuer (même si cela semble être une minorité). La majorité des pro ne cesse de répéter dans les forums que les renards vont remplir les villes (je n’exagère rien – je l’ai lu dans une discussion), que les sangliers détruisent les terres agricoles et que les nuisibles nuisent… On a déjà vu dans l’histoire le cas semblable — les Européens ont exterminé les Indiens d’Amérique en prétextant autant d’âneries religieuses et idéologiques qu’on peut entendre aujourd’hui des chasseurs cherchant à défendre leur “plus ancien métier du monde”.

Lorsque l’homme vient construire ses habitations sur le territoire de la faune sauvage, il a beaucoup de chance que ces “nuisibles” — le terme si cher aux associations pro-chasse — ne sortent pas des fusils à lunettes pour le liquider comme un nuisible. C’est ce que l’homme a l’habitude de faire où qu’il pose son pied. Depuis la nuit des temps — et avec l’industrialisation et l’accroissement de sa population — l’homme s’installe où qu’il veuille sans la moindre pensée pour les espèces sauvages qui y vivait bien avant lui. Il y mène son activité économique en réduisant les espaces naturels, tout en s’insurgeant des dégâts que la faune existante LUI cause — les barrières du jardin cassées, les terres agricoles “visitées”, la rentabilité en baisse, la merde d’oiseaux dans le jardin, les abeilles dans la piscine et les mouches dans la cuisine. Tant de nuisibles au détriment du confort et de l’insouciance humains…

Les pro ne cessent de répéter aux anti “vous ne comprenez pas ? – la chasse est une tradition depuis la nuit des temps“. Alors, faites l’effort de voir la chose autrement. L’humanité avait beaucoup de traditions diverses au cours de son histoire. Ces traditions évoluent, changent, disparaissent. Elles existent et se transforment en fonction de l’évolution humaine. Il fut un temps qu’on avait des traditions de sacrifices humains, ou celles de brûler les sorcières et couper les têtes sur la place publique. Il fut un temps aussi – on versait des excréments par la fenêtre dans la rue, parce qu’il n’y avait pas de canalisation. Aujourd’hui, paradoxalement, c’est même devenu répugnant et dégoûtant, rien qu’à y penser. C’est même devenu inimaginable. Les traditions et les usages évoluent avec leur temps et disparaissent.

Ainsi, oui, la chasse existe depuis la nuit des temps. Mais on croyait jusqu’à il y a peu que la terre était plate. Aujourd’hui on en rigole. À l’aube de la chasse l’homme mangeait la viande crue, aujourd’hui c’est (presque) un souvenir. Et puis il existe aussi des endroits rares où encore aujourd’hui le cannibalisme est la normalité. ET ALORS ?

Si l’humanité avait la tradition de se taper la tête contre un mur, je parie que vous (les chasseurs) la défendriez beaucoup moins ardemment que votre “joujou de la communion avec la nature” le fusil à la main !

La chasse pour le plaisir n’a jamais existé jusqu’au moment où les nobles (les riches) ont commencé à transformer le moyen de se nourrir en loisir et divertissement. Pour eux, la nourriture était en abondance (comme c’est le cas aujourd’hui pour tout le monde dans les pays développés). Alors pourquoi ne pas s’en faire un jeu ? Est-ce ça votre légendaire tradition ?

Car aujourd’hui nul n’a besoin de chasser pour se nourrir. L’homme a appris à se fournir la viande en quantité plus que suffisante (ce qui en soi est un autre problème, contre lequel se battent les écologistes). Le fait que les élevages traitent les animaux comme des objets inanimés, que les animaux y sont mal nourris et que les abattoirs pourraient être comparés à Auschwitz – c’est un autre débat ! Et ce n’est pas les anti qui diront l’inverse. Bien au contraire ! Seulement, en absence du besoin de survivre, la chasse pour le plaisir — avec tout le folklore politiquement correct du “maintien des espèces en bon nombre” — n’est pas loin du délire de la race aryenne du siècle dernier

QuestionEst-ce que vous vous êtes déjà posé la question pourquoi dans le vocabulaire contemporain existe l’expression “inhumain”, mais il n’y a pas de terme “inanimal” ?

Aussi, pourquoi on dit “les gens sont traités comme des animaux” ? Cela sous-entend que les gens sont traités vraiment mal, ce qui à son tour signifie que les animaux sont traités mal. Mais, alors, pourquoi ne peut-on pas maltraiter les humains (du moins d’après les lois), en revanche, l’on pourrait maltraiter les animaux ?

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Les anti, souvent, considèrent les chasseurs français de “cons et ivrognes”. Je dirais qu’il ne faut pas être aussi radical, car parmi les chasseurs l’on peut également rencontrer des grandes têtes qui savent réfléchir et débattre, et quelquefois mieux que n’importe quel écolo ou végétarien. Bien que, ma foi, un constat malheureusement m’ait sauté aux yeux — la partie écrasante des chasseurs participants aux discussions par écrit maîtrisent le français pire qu’un étranger en première année d’apprentissage — c’est un immigré qui vous parle… Faire jusqu’à 10 fautes d’orthographe dans une phrase simple de 5-8 mots et en plus placer des insultes tous les 2-3 mots, ça en dit beaucoup sur le niveau général de cette population. Et pourtant, la France n’est pas un pays vaste, les “coins reculés” sont très proches des autoroutes, des supermarchés ou du TGV. En France, on est bien loin des “coins reculés” de la Sibérie, du nord canadien ou de la brousse australienne. Alors, visiblement, l’explication doit plutôt se cacher dans la “grande capacité” d’ouverture sur le monde de ces “amateurs de la nature et des animaux”.

En dehors de cela, un phénomène intéressant : des ados bourrés de convictions et certitudes sur la chasse, mais en réalité n’y connaissant pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout (à part s’afficher avec un fusil devant l’objectif de leurs copines), considèrent normal être verbalement agressifs et insulter tout représentant de la pensée opposée. J’ai été littéralement sidéré par des propos ostensiblement sexuels de certains morveux d’à peine 14-16 ans qui traitaient les femmes du camps adverse des trous — dixit — (et j’en passe), qu’ils allaient “retourner” dans tous les sens pour leur montrer “c’est qui qui pisse debout ici”… De toute évidence, l’éducation des parents-chasseurs (ou son absence) ne tire guère vers le haut cette couche de population. D’ailleurs, les adultes eux-mêmes ne choisissent pas leurs mots en exprimant leur désaccord inconditionnel avec les idées opposées aux convictions de leur cercle social. Cela semble, au regret général, témoigner clairement d’une tendance généralisée dans ce milieu majoritairement hermétique à tout exercice intellectuel.

Une chose est restée pour moi incompréhensible : pourquoi les groupes ouverts de discussion sur Facebook, et ailleurs, ne suppriment pas les posts des pro ouvertement provocants ? A l’évidence, ils viennent chercher la confrontation suivie des échanges à rallonge remplies d’insultes qui ne mènent nul part. Pourquoi ne pas modérer ses forums et ne pas black-lister les provocateurs mentalement attardés ? Et même : pourquoi les anti entrent dans ses polémiques complètement stériles, inutiles et continuent d’y répondre ?

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Les pourparlers

Dans les commentaires récoltés sur Facebook par rapport à mes deux articles précédents, m’a-t-on reproché “d’aller chercher les témoignages à l’étranger” (voir La chasse est une nécessité). Alors je précise : il ne s’agit pas d’un témoignage de l’étranger, mais d’un témoignage tout court. Il se trouve que j’ai vécu cette expérience à l’étranger, mais l’idéologie de la vraie chasse est partout la même. Ce n’est pas parce que j’ai chassé un élan, qui n’existe pas en France, que la discussion est automatiquement sans objet.

Figurez-vous que l’on m’a reproché d’être “élitiste” en ne parlant que de la technique de l’approche (La chasse est une nécessité). Mais n’est-elle pas justement LA technique de base pratiquée par les animaux (en absence d’armes) et par l’homme depuis la nuit des temps ? Cette technique est utilisée par les tribus vivant hors toute civilisation. À mon humble avis, elle est la plus naturelle et honnête (contrairement aux pièges et autres ruses humaines) et la plus équitable (contrairement à la chasse à courre, aux meutes de chiens épuisant la victime et aux techniques d’encerclement — même si cette dernière est utilisée aussi par certaines espèces, notamment les poissons).

Néanmoins, une chasseuse m’avait accordé le crédit en disant pratiquer la technique d’approche régulièrement, seule ou à deux, sans chiens, avec une seule carabine et, au final, plus souvent observer les animaux que les tirer. Cela prouve, donc, que tous les chasseurs (français) ne sont pas des tueurs en série, pour qui la chasse est une  tradition “le fusil + les compagnons de bouteille”.

Or, la difficulté dans tout débat consiste à parler le même langage. Les pro ne prennent pas l’idéologie des anti aux sérieux, en les considérant de profanes. Et les anti, fatigués par des provocations et la beauf-attitude des pro, ne cherchent pas à comprendre l’idéologie de la vraie chasse (ici je parle de la chasse sans les dérives divertissantes). Par ailleurs, personnellement je ne digère pas “le plaisir de tuer” qui est utilisé par certains chasseurs pour justifier la “nécessité” psychologique de la chasse. L’homme aurait besoin d’assouvir le besoin (le plaisir) de tuer qu’il tient de sa condition animale et dont il ne s’est pas libéré pendant l’évolution. Ça relève de la science-fiction.

QuestionPourquoi un maniaque tuant des gens pour le plaisir, c’est un criminel; mais le plaisir de chasse, c’est une tradition, une passion, un hobby, une normalité ?

Pourquoi les photos avec des trophées d’animaux sont considérées comme une normalité, tandis que des soldats, se faisant prendre en photo au-dessus d’un mort humain, provoquent des scandales internationaux ?

Et puis pourquoi le besoin (le plaisir) de tuer n’est propre qu’aux rares représentants de l’espèce humaine, la majorité étant répugnée par cette perspective ?

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Conclusion

Un extrait du site web d’ASPAS:

Les chasseurs n’ont aucune légitimité … Leur passion de la chasse et leur concurrence avec les prédateurs naturels leur donnent une vision déformée de la faune, qu’ils partagent entre « nuisibles » et « gibier ». Les chasseurs ne sont pas des biologistes et n’ont pas de compétence pour décrire un écosystème dans sa globalité. Leur opposition aux mesures de protection de la biodiversité, leur opposition aux ours et aux loups, leur absence dans les combats pour la défense des animaux sauvages, leurs contentieux quasi quotidiens contre les protecteurs ne rend pas leur discours « écologique » crédible.

Selon vous, pourquoi avec une population de chasseurs représentant moins de 2% de la population en France (selon ASPAS) la chasse a du mal à être abolie ? La réponse est plutôt évidente — les législateurs de ce pays libre et avant-gardiste aux yeux du monde entier (révolution française, siècle des lumières avec ses philosophes, lancement de l’Europe unie en 1950 par R.Schuman, etc.) sont les premiers grands amateurs de ce genre de “loisirs”. La upper-classe considère la chasse, voire même la pêche, comme un loisir distinctif, un passe temps amusant propice à la socialisation et aux affaires. Je reprends mon autre maxime précédemment publiée :

Les lois s’adaptent et se votent en fonction de l’intérêt de “quelqu’un” — le plus souvent d’une minorité — et très rarement de “quelque chose”…

De surcroît, le débat en “pièces détachées” autour de la chasse — interdire la chasse du dimanche, interdire les pièges, réhabiliter les nuisibles, protéger les loups, les blaireaux, la surpopulation des sangliers — est de toute évidence sans fin, car il tourne en rond. Alors que faire ?

SOLUTION POSSIBLE

Ainsi, si un jour l’homme a suffisamment d’intelligence, dont il est tant fier, pour cesser les dérives de « la plus ancienne activité du monde », ainsi que les excès commis au XXI siècle par des amateurs et des viandards se croyant tout permis — dans les pays développés abondants en nourriture où l’on se targuent du moral élevé —, la solution idéale et réellement efficace, utile et égalitaire serait :

  1. sur le pied d’égalité avec l’interdiction de la détention des armes (déjà existante) d’interdire la chasse au grand public  — aux particuliers, indépendamment de leur catégorie sociale ;
  2. et de créer des parcs naturels avec enclos, gérés par des scientifiques et des professionnels avec un ministère régalien en tête. J’y vois une institution nationale chargée du maintien d’équilibre entre l’habitat des hommes et la faune sauvage dans des règles strictes et légiférées. Cette institution, spécialement organisée (vétérinaires, scientifiques-biologistes, personnel de terrain, autres) ne laisserait plus la place aux amateurs s’autoproclamant gestionnaires citoyens de l’environnement — un fusil dans la main.

Comme toute idée nouvelle, cela peut paraître utopique, voire absurde au premier abord. Mais, alors, dans l’abondance de nourriture des pays développés la chasse menée (le plus souvent) par des amateurs, n’est-elle pas une absurdité absconse ? N’importe qui peut obtenir un permis de chasse comme un permis de conduire. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe sur les routes.

Or, dans ce ministère de la nature sauvage il ne s’agirait point d’un service paramilitaire qui exercerait la chasse à la place des particuliers, mais d’une structure étatique conçue et organisée pour protéger et préserver notre environnement — la nature et ses habitants du monde animal — sans interventions de M. ou Mme Tout-le-monde. Ainsi, à l’instar des parcs naturels, je plaide pour la généralisation de ce concept à l’ensemble des espaces naturels — avec enclos et l’interdiction catégorique de la chasse sous toutes ces formes par des particuliers. En revanche, ces zones dédiées à la vie sauvage — parcs naturels hors habitat humain et exploitations agricoles — devraient être visités par le grand public (notamment pour l’éducation convenable des futures générations) en suivant des règles strictes du respect de la faune et de la flore sauvages, qui y s’autoréguleraient comme elles ont la “tradition” de faire depuis la nuit des temps, sans interventions intempestives de l’unique espèce se pensant en haut de la pyramide.

environment-ecologyCela résoudrait des tas de problèmes existants avec la chasse libéralisée, ouverte à n’importe qui, avec des incidents mortels, des abus sur les animaux, de la pollution des espaces naturels (douilles, verre cassé, canettes, paquets de cigarettes, pièges amateurs), etc. L’équilibre des espèces dans ces parcs naturels pourraient être étudié ET ménagé grâce à l’approche scientifique menée sur le terrain par des spécialistes et non pas par des profanes sans aucune éducation et leurs enfants en bas âge.

Bien sûr, les questions de la pêche et des propriétés privées possédant des espaces naturels devront aussi être à l’ordre du jour dans une telle refonte de notre approche de la cohabitation avec la faune et la flore sauvage. Cependant le développement de ces thèmes demande un travail écrit séparé sensiblement plus détaillé que ma proposition globale.

Certains, forcément, vont objectiver qu’on paie déjà suffisamment d’impôts. Ce n’est pas faux. Mais…

QuestionPourquoi est-ce que l’homme — cotisant pour la sécurité sociale (pour ses propres soins), pour la police et l’armée (pour sa propre protection), pour le nettoyage et l’entretien des voiries, et pour tout un tas de choses qu’il a mis en place pour son propre bien — ne peut pas cotiser pour la gestion professionnelle de son environnement sauvage, dont les représentants ont autant de droits dans l’écosystème que nous partageons ? Et de surcroît, sans quoi — l’environnement sauvage sain — l’homme lui-même ne peut exister…

Certains animaux ont une vie mentale suffisamment complexe pour avoir une expérience propre de leur bien-être. En d’autres termes, ils ont une vie mentale assez complexe pour que ce qui leur arrive leur importe. On est le sujet d’une vie dès lors qu’on est capable de manifester une vie mentale assez complexe pour s’intéresser à son bien-être (…). Il s’ensuit que les animaux sont des sujets d’une vie et qu’ils sont des titulaires de droits, même s’ils ne le savent pas. — Tom Regan

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Post-Scriptum : au-delà du débat sur la chasse

Tom Regan considère comme injustifiables des pratiques ou des institutions comme la chasse, la pêche, l’alimentation carnée, les cirques, les zoos, l’élevage intensif. (…) Il englobe dans la même condamnation l’expérimentation sur l’animal dans une perspective médicale ou biologique (…). Il n’admet de transgression au principe de (non)dommage que dans des cas soigneusement définis d’autodéfense.

Tant que les êtres humains continueront à répandre le sang des animaux, il n’existera pas de paix dans le monde. La distance qui existe entre la création des chambres à gaz à la Hitler et les camps de concentration à la Staline n’est que d’un pas, car tous ces actes ont été perpétrés au nom d’une justice sociale et il n’y aura aucune justice tant que l’homme empoignera un couteau ou un pistolet pour détruire des êtres plus faibles que lui.

Tout ce verbiage sur la dignité, la compassion, la culture ou la morale semble ridicule lorsqu’il sort de la bouche même de ceux qui tuent des créatures innocentes, pourchassent des renards que leurs chiens ont épuisés, ou même encouragent l’existence des combats de taureaux et des abattoirs. Toutes ces explications, selon lesquelles la nature est cruelle et donc nous sommes en droit d’être cruels, sont hypocrites. Rien ne prouve que l’homme soit plus important qu’un papillon ou qu’une vache. Je considère le fait d’être devenu végétarien comme la plus grande réussite de ma vie. Je ne prétends pas sauver beaucoup d’animaux de l’abattoir, mais mon refus de manger de la viande est une protestation contre la cruauté… Personnellement, je ne crois pas qu’il puisse y avoir de paix dans ce monde tant que les animaux seront traités comme ils le sont aujourd’hui. — Isaac Bashevis Singer

Le mouvement pour les droits des animaux soutient que tous les êtres sensibles, humains ou non, ont un droit : le droit fondamental à ne pas être traités comme la propriété d’autrui. Notre reconnaissance de ce droit fondamental signifie que nous devons aboliret non pas simplement réglementer – les pratiques établies d’exploitation animale, parce qu’elles supposent que les animaux sont la propriété des humains. — Gary Francione

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