Rater sa vie sans enfants – réflexions à voix très haute
Récemment j’ai entendu cette phrase venant d’une femme:
« J’aurai le sentiment de rater ma vie, si je n’ai pas d’enfants ».
Ledit m’a accroché. Visiblement mon cerveau, après ‘’Pourquoi « childfree » (ne pas vouloir d’enfants) n’est pas de l’égoïsme’’, lui a servi pendant quelques semaines de jachère remplie d’engrais. Le résultat – une réflexion « de terroir » murie et tempérée – que voici.
Mon article susmentionné partait du postulat « ne pas vouloir d’enfant = être égoïste » – une considération sociétale plus que largement répandue en France, comme au-delà de ces frontières. En d’autres termes pratiquement partout. Une idée reçue que tout le monde absorbe avec le lait maternel sans essayer de comprendre les pours et les contres, et est-ce que cette perception des choses est vraiment bonne, justifiée ou cohérente.
Mais ici nous sommes face à un autre (selon votre fidèle serviteur) égarement consistant à penser que la vie est ratée sans enfant(s).
Raisonnement
Ainsi, une femme m’expliquant qu’elle rate sa vie si elle ne met pas au monde ou si elle n’élève pas au moins un enfant – considère que toute son existence ne se résume qu’à cela ? Cela voudrait dire que toute sa raison d’être, en tant qu’être conscient (arrêtez-vous sur ce mot quelques instants) qui est censé réfléchir, se résumerait simplement à mettre au monde son semblable qui ferait de même 20 ans après avoir vu le jour…
Et quelle en est la finalité ?
Venir au monde pour le polluer et, sous prétexte du pseudo rythme biologique, éterniser le schéma de reproduction polluante sans se poser la moindre question durant toute son existence ? Mais pourquoi exister / vivre ? Pour procréer ? Dans quel but ? Pour continuer l’espèce des inutiles, des bons à rien et ne pensant qu’à se nourrir, procrastiner et se procréer ?
Ca relève de se mettre au même niveau avec les animaux. Mais dans ce cas nous n’avons plus besoin de voitures, d’électricité, d’informatique, de centrales nucléaires, de mode avec ses paillettes et artifices inutiles, et de l’insurpassable gastronomie française !
Il fallait rester dans les grottes avec les lances et les arcs et continuer à manger les racines et la viande crue (et encore, lorsqu’on arrive à en avoir en chassant pendant des jours – et non pas s’en servant en libre-service dans n’importe quel magasin souhaitant la bienvenue tous les jours de 8h00 à 22h00) !
Réflexions
Au risque de me répéter (par rapport à l’article précédent) – la vie d’un humain (homme ou femme) se résume-t-elle vraiment à la procréation ? Chaque être humain est-il obligé de donner naissance ? Est-il obligé d’élever un enfant ? Et si oui, alors qui l’oblige ? La nature ? Le gouvernement ? Dieu ? D’autres instituts de cette obligation tacite?
Ou est-ce plutôt le souffle de la société qui altère les cerveaux (comme tout le reste sur son passage) selon son paradigme financier autour duquel tourne tout notre système ?
Est-ce que c’est vraiment difficile de comprendre que tout notre mode de fonctionnement est régi selon le système de fonctionnement inventé et soigneusement mis en place, lorsque l’argent a été inventé ? Nous y reviendrons par la suite.
Beaucoup sont choqués par les propos des childfrees ou par les réflexions comme précédentes et celles qui vont suivre. Mais personnellement, je suis très choqué par les gens essayant de me convaincre que sans enfants la vie n’a aucun sens !
La vie a énormément de sens (au pluriel) – il suffit d’ouvrir les yeux et mettre en route sa matière grise. Combien de buts dans la vie d’un humain ou de façons de la vivre peut-on dénombrer ? Selon moi cela peut aller à l’infini. D’autres se laissent persuader qu’élever un enfant est leur but ultime et par-dessus tout – unique. Pourquoi personne ne dit jamais haut et fort que le but dans sa vie serait de :
- faire une découverte scientifique majeure afin d’améliorer la qualité de vie,
- changer les règles de la société,
- trouver une méthode ou un moyen d’arrêter le gaspillage matériel (en vogue chez la seule race sur cette planète – l’homo sapiens),
- expliquer le big-bang et ce qu’il y a eu avant l’instant zéro,
- améliorer les conditions des élevages,
- redéfinir le système financier,
- repenser le système archaïque de la chasse perpétuée de nos jours,
- élaborer un nouveau système politique (cohérent avec les réalités de nos jours et non pas avec le Moyen Age),
- éradiquer définitivement l’abattage d’animaux en masse (comme aux Iles Feroe au Danemark ou Japon – suivez ces liens, la liste est de loin non-exhaustive),
- réinventer la religion,
- expliquer et maîtriser l’inconscient humain ?
Une utopie selon vous ? Non ! Il y en a qui le font et réussissent. Ils sont extrêmement rares, mais ces gens existent – ce n’est pas un mythe ou le fruit d’une imagination malade. C’est une réalité rare. Ou peut-être une rareté réelle ..?
Tout le monde ne fait que penser à procréer, à avoir un petit bébé, à faire un enfant (voire 2 et beaucoup plus si affinité). Mais paradoxalement personne ne pense au futur de cette même humanité, dont la procréation tient tellement à cœur à 90% des vivants. Et par-dessus tout 100% de l’espèce rêvent d’immortalité. L’intelligence homo-sapienne à son paroxysme le plus absolu !
Origine présumée de l’idée reçue
Nous n’avons plus de sélection naturelle comme dans la nature. Seul le système financier, instaurant ses règles omniprésentes, impose une sélection artificielle à travers le pouvoir d’achat. A quel point on ‘’cimente’’ fort dans les têtes des gens dès le plus jeune âge, et en particulier des femmes, qu’enfanter est un tout, que c’est la chose la plus belle et la plus importante dans la vie.
La première objection et de loin la plus courante – « il ne s’agit pas de l’éducation – nous avons un appel / un rythme biologique » rétorquent les femmes. Admettons ! Mais auriez-vous une éducation vous disant le contraire de la procréation immédiate et inconditionnelle, je parie – y en aurait plus de moitié en moins qui parlerait du rythme biologique.
Pourquoi la société réclame une progéniture sans mesure (en dehors du besoin et de l’équilibre naturel) – je pense que la réponse est tellement logique et simple que nul besoin d’en faire une dissertation.
Pour ceux qui ont l’habitude de regarder à la fin du manuel en quête de réponses toutes faites – direction ici. Lisez jusqu’au bout pour qu’on ne revienne plus dessus.
Qu’est-ce que veut dire au juste la peur de « rater sa vie » ?
- Ne pas faire quelque chose ? Ou le faire mal ? Où se trouve la frontière du « ratage de la vie » ? Comment la définir ?
- Quelqu’un qui élève son enfant en passant sa vie devant la télé et en le nourrissant avec les nuggets et les cordons-bleus surgelés – est-il (elle) en train de réussir sa vie ?
- Quelqu’un allant péniblement au travail tous les jours, ne produisant à proprement parler rien et ne faisant que consommer à la hauteur de son pouvoir d’achat, mais ayant la chance ‘’inouïe’’ d’avoir des enfants (le cas d’au moins ¾ de la population mondiale) – réussi-t-il sa vie ?
- Quelqu’un, dont le seul sujet d’occupation et de conversations – ses enfants, incapable de parler d’autre chose et s’intéressant guère au reste du monde, – a-t-il (elle) réussi son existence ?
- Ou quelqu’un ayant mis toute sa vie au pied de l’enfant par souhait de lui donner la meilleure éducation et, par conséquent, ayant raté le reste de sa vie – se sent-il plus accompli que quelqu’un sans enfants ? Je doute très fort.
- Est-ce que l’épanouissement existentiel (l’antonyme du « ratage de sa vie ») passe obligatoirement par le fait d’avoir une progéniture ? Peut-être pas …
- Ou est-ce que les enfants font partie intégrante et obligatoire d’une vie non-ratée ?
- Y a-t-il d’autres priorités dans la vie d’un homme et d’une femme qui pourraient être plus importantes que la parentalité, et qui pourraient la remplacer ?
- Après tout, certains considèrent qu’avoir un physique moche = rater sa vie. D’autres considèrent, en regardant les autres, qu’être con = rater sa vie. Une autre couche de population est persuadée que ne pas réussir dans les affaires (amasser le max de pognon) = rater sa vie. Ne pas faire de grands études = rater sa vie.
- Oui, chacun considère sa vie et son ratage selon son degré du développement, et chacun aspire à la réussir. Mais si on n’arrive pas à la réussir telle que la société et le rythme biologique subconscient nous le dictent – ne serait-ce prématuré de considérer son existence comme ratée ???