Dépendance matérielle – maladie mentale de tous les temps

matériel-dépendanceA mon dernier déménagement je me suis rendu compte qu’en vidant l’appartement pièce par pièce je me sentais mieux intérieurement. Non pas parce quelque chose de nouveau m’attendait après, mais parce que je me sentais libéré. L’aspect matériel disparaissait.

Libéré parce que l’appartement devenait aéré, avec davantage de lumière. Les murs sans cadres et sans meubles rendaient mon habitat plus spacieux et plus logique.

J’avais l’impression que la vie dans cet appartement sans tous ces objets matériels, le plus souvent inutiles et encombrants, serait tellement meilleure. Au fur et à mesure que l’appartement se vidait, je réalisais qu’un simple espace vide avec un minimum de meubles indispensables (lit, chaise, fauteuil, table et 2-3 bidouilles en plus) serait largement suffisants. Je ressentais en moi cette sensation de liberté et de clarté.

C’est incroyable à quel point, et pour la première fois, j’ai réalisé un net besoin de me libérer de tout ce côté matériel superflu, de ne pas encombrer ma prochaine habitation avec tous ces objets-meubles-décorations auxquels on succombe régulièrement dans les magasins et qui, par conséquent, font marcher le commerce, mais sont absolument inutiles.

 

Tentons de comprendre

Bien sûr, je pourrais dévier sur le problème socio-économique bien connu — auquel personne ne semble vouloir remédier — les achats compulsifs ou, comme je les appele, boulimiques. C’est un véritable problème et mal-être de nous tous aujourd’hui. Un comportement aussi qui nous est imposé par la révolution industrielle, l’économie et le marketing bien ficelé — “vendre toujours et encore plus”. Une économie ne vendant pas toujours plus n’est pas une bonne économie. Seulement ce n’est pas du tout le côté du problème que je souhaite décortiquer.

Ce déménagement, étant de loin le premier pour ma part, m’a fait sentir à quel point l’être humain n’a pas besoin de toute cette artificialité matérielle. A quel point nous somme ridicules avec notre côté omniprésent et quotidien “m’as-tu vu ?”. Ces choses-là alourdissent très fortement notre existence. Et pour rien —  on ne les emportera pas dans le cercueil !

La preuve (!) : même pendant un simple déménagement on a tendance à donner et jeter presque la moitié des m…es qui nous encombrent tous les jours. Car au moment où on commence à faire le bilan, on réalise que l’on s’en sert jamais. Résultat – on les jette.

exclamationNéanmoins, je connais bien des personnes qui ne jettent rien et achètent rarement — problème générationnel. A l’époque de nos parents les choses n’étaient pas aussi faciles d’accès et n’était pas en telle abondance, même dans les pays développés et sans parler des pays pauvres. Ainsi, les gens des générations “adultes” ont tendance à tout conserver et ne rien jeter : “on ne sait jamais …”.

Nous (plus jeunes et, peut-être, moins réfléchis) avons beaucoup plus tendance à jeter sans réfléchir. La facilité d’acquisition en fait que… On sait que demain nous pouvons en acheter la même chose en mieux, tout neuf et pas trop cher. En fin de compte c’est le plaisir d’acheter et non pas le fait de posséder qui compte, apparemment.

 

L’attrait matérialiste et sa “nécessité”

Ainsi, le fait d’accumuler les biens matériels (quels qu’ils soient) est le talon d’Achille de l’humain. Et le fait de philosopher autour, j’en suis certain, aide à comprendre davantage nos achats compulsifs et irréfléchis — ce qui est forcément bénéfique pour les commerçant, mais pas pour notre vie, ni notre bien être.

La vraie problématique est là — nous n’avons pas besoin d’au moins 80% de ce que nous achetons au quotidien (estimation personnelle se basant sur l’observation d’une couche de population assez large, je vous prie de me croire). Cela serait merveilleux de vivre avec les idées claires et sans être dépendant du matérialisme primitif.

  • A quoi sert d’avoir un ordinateur, un téléphone et un iPod (qui, aujourd’hui, tous les trois font la même chose) ?
  • A quoi sert d’avoir un canapé, des fauteuils, des chaises, des tabourets, des pouffes et que sais-je encore (le tout dans l’hypothèse où vous êtes tous seuls à vous en servir, sans parler de vos invités occasionnels qui ont horreur de votre mobilier, mais vous disent “ah mais j’adore !” …) ?
  • A quoi sert d’avoir une grande table, une table moyenne, une petite table, une table basse et des petits plateaux pour pouvoir manger devant la télé les pieds sur la table basse, en sachant qu’à côté il y a les pouffes, les chaises et un repose pied à cet effet ?
  • A quoi servent les dizaines de serviettes de bains de tailles et couleurs différentes, dont en moyenne 60% ne servent jamais à personne, mais soigneusement pliées et rangées au fond du placard ?
  • Pourquoi avoir une batterie de pulls de la même façon mais de couleurs différentes ou de jeans avec les poches carrées, semi-coupées, rondes, rhomboïdes ou autre …  tandis qu’au final nous ne portons au quotidien que 2, maximum 3 paires de pantalons, de chaussures et de hauts ?

J’exagère certainement les traits, mais c’est la réalité. Et personne me dira le contraire. Sauf les fashion-victimes qui ne savent jamais quoi mettre, même si leur garde-robe fait la taille de Zara à Opéra. Tout ça ne sert à rien ! La possession unitaire de chaque objet vraiment indispensable pour l’utilisation quotidienne suffit très abondamment. Alors, pourquoi s’embroussaille-t-on autant la tête et notre existence par ces aspects matériels ?

C’est tellement bon l’absence de petits ustensiles de cuisine, de petits trucs et petits machins qui traînent partout à côté des bougies parfumées et des boîtes de mouchoirs en papier dans chaque pièce, mélangés aux iPad, iPad-mini, baladeur mp3, téléphone fixe, téléphone portable, ordinateur et leurs chargeurs innombrables cachés sous les magazines et revues diverses qu’on achète mais qu’on a jamais le temps de feuilleter, je ne parle même pas de lire.

C’est tellement bon l’absence du bordel permanent sur le bureau (les papiers, les stylos, les enveloppes, les cartes de visites, encore du papier, beaucoup de papier …). Le tout prenant de la place, se couvrant de poussière et formant un gros bordel généralisé dans notre habitation et, il faut avouer, n’apportant aucun bonheur supplémentaire à notre existence une fois que l’achat date de plus de 48h.

 

Petite parallèle à réflexion pour la route

En écrivant ces lignes sur mon balcon, je vois les pies s’agiter dans le jardin en face. Les oiseaux, ne brillant pas par un grand intellect, attirés par les objets brillants qu’ils piquent partout et apportent dans leur nid. Pourquoi ?  — pour rien. Ils sont simplement attirés par tout ce qui brille. Or, les êtres représentants le summum de l’évolution (les homo-sapiens) ont le même comportement. L’évolution, n’a-t-elle pas encore achevé son oeuvre ..?

 

Le remède : anti-matériel-attitude

Alors quelle est la solution pour se libérer de la dépendance matérielle, ne pas dépenser en vain tout azimut et créer de l’espace dans sa vie? Dans la lumière dudit et compte tenu du fait que l’attrait matériel est dans nos gènes — la solution me semble évidente — il faut en prendre conscience en analysant son mode de vie et ensuite s’auto-éduquer en s’imposant d’arrêter les achats inutiles (dans les moments voulus) et, par conséquent, d’éviter l’accumulation de l’inutile.

Partant du principe que tout dans la vie de l’homme dépend de son mental (qu’il veule soulever 100 kg ou arrêter de fumer) — l’arrêt de la dépendance matérielle est entre vos mains. A condition d’y penser.

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