Qu’est-ce qui est le plus important : Information, Connaissances, Expérience, Stratégie ou Intuition ?

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REFERENCES
univercite-cadi-ayyad-marrakech-maroc• Cet article est utilisé depuis le 01.11.16 par Imane Charhaddine à l’université Cadi Ayyad (Marrakech, Maroc) dans le cadre des cours “Environnement externe de l’entreprise” (25.000 licenciés).
• Il est également mentionné dans la bibliographie de sa thèse “Influence de la culture locale sur la compétence cognitive, cas du Maroc” (sociologie des organisations).

 

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information-knowledge-experience-strategy-intuition-connaissance-strategieTraduction en français : Gauthier Nicolle-Chalot

En tombant sur cette image sur les réseaux sociaux, je me suis demandé : « qu’est-ce qui est le plus important ? ». Et j’ai posé cette question sur ma page. Voici ce qui est ressorti de ces réflexions publiques :

• « c’est l’intuition, car c’est le chemin le plus court. Mais tout le monde n’a pas d’intuition. Restent la stratégie et l’expérience, car sans elles la connaissance semble loin d’être essentielle ».

• « le principal c’est l’expérience. En effet, l’intuition n’est rien de plus que l’expérience, les connaissances et la capacité à extrapoler. La connaissance en elle-même ne donne rien. La clé du succès est ce qu’on est capable de faire à partir de cette connaissance. En gros, si on donne la même information à deux personnes, dont l’une s’avère être un idiot, elles tireront des conclusions tout à fait différentes, agiront différemment et obtiendront des résultats différents ».

 

Pour ma part je pense plutôt que ce sont les Connaissances qui sont à la base des cinq phénomènes proposés, même si l’on peut considérer l’information comme synonyme. Puisqu’une information bien comprise et traitée n’est rien d’autre qu’une connaissance. Au fond, sans connaissance, il est impossible de prendre une décision adéquate. Ce n’est pas pour rien que depuis une trentaine d’années le concept même d’intelligence économique (competitive inelligence) se fonde sur l’information et les manières de lutter contre elle. C’est sur la base de l’information que s’établit toute stratégie, du moins en ce qui concerne les grandes entreprises.

Quant à l’intuition, dans ce contexte, elle ne saurait jouer un rôle important : le capital et de nombreux postes mis en jeu constituent un trop grand risque. Elle est appropriée pour la prise de décision dans la sphère individuelle / privée. La stratégie et l’intuition, comme représenté sur l’illustration, peuvent être bâties en l’absence d’information (à ses risques et périls) et, par conséquence, sans certitude concernant le résultat souhaité. En l’absence d’information il y a l’absence de connaissance…

D’ailleurs, la science aussi se fonde sur des informations déjà existantes (les connaissances) et l’expérience. Mais une fois encore, la méthode empirique conduit à ces mêmes connaissances. Il convient ici de revenir quelques lignes plus haut. Il me semble qu’il faut comprendre la différence entre les « synonymes » Informations et ConnaissanceS (au pluriel). Car les connaissances ne sont pas des informations prises à part et extraites de leur contexte (sur la base desquelles même un individu intelligent ne pourra pas prendre la bonne décision), mais il s’agit bien d’un ensemble de connaissances (le savoir-faire, la compréhension) qui permet de prendre une meilleure décision. A cela on peut assimiler l’expérience, mais elle renvoie à une prise de décision répétitive ou similaire / identique (« j’ai déjà été confronté à des situations semblables, je m’appuie donc sur le vécu / déjà fait »). En revanche les connaissances permettent de prendre une décision sans expérience, c’est-à-dire uniquement en modélisant le résultat ou la stratégie. Par exemple, comment a-t-on fait pour envoyer un homme dans l’espace la première fois ? En absence d’expérience, on modélisait en se basant sur les connaissances existantes. Par la suite, l’expérience ne fait qu’enrichir et ajuster les connaissances existantes. Pour les mêmes raisons, il n’est pas rare que la science soit mise en contrepoids de la croyance qui, par essence, n’est ni rationnelle ni fondée sur la connaissance.

Plus loin la discussion s’est concentrée sur la stratégie et la tactique, dont voici une des réflexions :

«La stratégie permet de définir une orientation, mais pas d’atteindre un résultat concret. Il s’agit d’une planification à long terme qui se trouve dans une autre échelle de temps que l’intuition (prise de décision avec résultat à court ou moyen terme). Ou bien je remplace la stratégie par la tactique, la comparaison sera plus logique ».

Un autre point de vue : la tactique est une composante de la stratégie. C’est-à-dire que dans un organigramme, la stratégie se situe au sommet de la pyramide, car elle se compose d’un certain nombre de maillons (tactiques) qui permettent d’atteindre une stratégie ciblée. D’ailleurs, voici comment Wikipedia la définit : la tactique est l’instrument de mise en œuvre d’une stratégie, elle est soumise au but premier de la stratégie. Ainsi, c’est la stratégie qui permet d’atteindre un résultat, c’est pour cela qu’elle est conçue. Alors que la tactique aide à définir une orientation. C’est là cette même planification à long terme qui se trouve dans une autre échelle de temps que l’intuition.

En ce qui concerne la chance, je pense qu’on ne l’a pas dessinée pour deux raisons principales. Premièrement, comment la représenter graphiquement dans le style des cinq autres images ? Deuxièmement, c’est un facteur qui ne dépend absolument pas de l’individu, à la différence des cinq notions présentes dans l’image. La chance est le résultat du hasard et, dans certaines conditions, son synonyme. Et le hasard n’a aucune cause le précédant ou définissant, bien que tout ce qui se produit depuis soit déterminé (Démocrite).

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