L’ambiguïté de perpetuum mobile et des envies humaines
Je sais pertinemment que 99.9% ne comprendront jamais mon état d’esprit. (Si, bien sûr, il y aura au moins quelques personnes qui ouvriront ce texte dans ce royaume des images — à peine effleurées du regard, en balayant avec le pouce sur l’écran de leur tout dernier iPhone à 1000 balles.)
Mais paradoxalement, après des années d’hivers doux, sans neige, voire entouré des palmiers avec vue mer — le rêve absolu des 99.9% de la population urbaine (excepté peut être des endroits comme Sydney) — j’ai eu du mal à revenir de la neige moscovite et des températures négatives (avec tout ce que ça engendre au quotidien) dans le Sud de la France avec son soleil permanent et les 20° dans l’après-midi, au mois de janvier.
Vous voulez que je vous dise honnêtement ? Fait c…r !
Je sais que personne ne me comprendra. Même la population locale qui vit sous le ciel dégagé 360 jours par an, mais se plaint dès que le moindre nuage fait apparition. En même temps, disons que j’ai l’habitude à mon âge de n’être compris que par une minorité. Donc, bon…
Et voici un fait irréfragable : après 13 ans à Paris et sa qualité de vie de merde, en rêvant d’être dans le sud et voir la mer et le soleil tous les jours, je comprends que TOUT dans cette vie peut devenir fastidieux, au moins dans une certaine mesure.
Soit l’humain est mal foutu, soit ce mécanisme est nécessaire à la nature pour qu’on ne reste jamais en place et qu’on cherche à changer, évoluer, bouger (dans tous les sens du terme). Les lois de la physique nous empêchent d’obtenir un perpetuum mobile, mais l’univers qui repose sur ces mêmes lois de la physique semble avoir besoin du mouvement permanent des particules qui le composent…
Comme je l’ai écrit un an auparavant sur un autre sujet, mais incroyablement proche :
un tiraillement (presque) constant vers quelque part et quelque chose s’active en nous avec une constance cyclique et une certitude peu enviable.
Voilà un petit cri du dimanche ensoleillé par un russe — nostalgique de l’austérité climatique qu’il a quitté la veille — ayant conduit à une conclusion para-philo-scientifique…
Par rapport au paragraphe qui commence par “Soit l’homme est mal foutu…”, il y a un livre d’un biologiste assez sympa qui traite du thème du mouvement “Eloge de la fuite” d’Henri Laborit.
Message bien reçu ! Tu vas rire (ou pas !) mais lorsque j’habitais à Cannes, il m’arrivait de faire de grands détours pour ne pas voir la mer !!! Cette grosse soupe, devenue cimetière à migrants, me sortait par les yeux ! J’ai vécu aussi une quinzaine d’années à Paris et j’ai eu un besoin vital d’en sortir. Malheureusement, je n’ai pas les moyens d’aller m’installer dans mon Auvergne volcanique natale, et en même temps avec l’âge, j’y supporterais difficilement les saisons hivernales ! Mais notre pierre a besoin de rouler tant qu’elle le peut, soit pour fuir, soit pour pour s’affiner. Quoique d’aucuns la calent dans un trou une bonne fois pour toutes, mais si c’est par choix, ils n’ont pas forcément tort.
ça confirme encore une fois le fait que n’importe quoi peut devenir fastidieux au bout d’un moment, ainsi que la phrase “un tiraillement (presque) constant vers quelque part et quelque chose s’active en nous avec une constance cyclique et une certitude peu enviable”…
PS: “cette grosse soupe, devenue cimetière à migrants”, c’est pas mal comme métaphore dans son genre