Voyages – la porte vers la lumière ?

Des centaines d’avis et d’articles sont publiés tout azimut sur le plaisir de voyager. Pratiquement tous les blogs du développement personnel, de qualité très médiocre et poussant comme des champignons (l’effet de mode, probablement, faisant croire à monsieur et madame tout-le-monde qu’on puisse devenir riche et célèbre grâce à un blog « vite-fait »), vont vous expliquer qu’en voyageant vous devenez plus « développé personnellement parlant »…

Voyages-porte-vers-lumiereVous rencontrez plein de personnes sympas“, “c’est super top fun“, “vous devenez plus ouverts et plus en harmonie avec vous-mêmes“, “vous améliorez les langues” (en 2 semaines de voyage…), “ça ouvre votre carma, améliore votre énergie” et bien d’autres mantras de Hare Krishna.

D’autres éditions vont avoir une approche plus sérieuse et consistante tirant le trait commun que voyager c’est intéressant, amusant et enrichissant. Et il serait justement intéressant de s’arrêter davantage sur le tout dernier adjectif. Essayons une réflexion quelque peu plus approfondie sur le fait de voir d’autres pays, et donc d’autres cultures, ainsi que modes de vie. Le tout en dehors du côté plaisant de « changer de paysages, sortir la tête de sa routine, se reposer et oublier ses problèmes – en pension complète dans un country club isolé de la vie locale, ou sur une croisière bourrée d’animations idiotes ».

 

 

Qu’est-ce qu’un voyage ?

Depuis la nuit des temps l’homme voyageait – pour explorer ce qui se trouve au-delà de l’horizon, pour comprendre qu’est-ce que la Terre. Malheureusement, compte tenu de sa nature et de ses croyances, à chaque fois que l’homme-explorateur posait le pied sur une terre inconnue – en quelques décennies elle devenait colonisée “au nom de Dieu” – l’histoire de la géopolitique moderne.

Aujourd’hui, plus de terres à conquérir. Bien que les chinois aient inventé une forme contemporaine de colonisation “équitable” en Afrique (toujours les mêmes…) – les terres agricoles pour nourrir les 1.351 Mrd de chinois (déjà ..?). L’histoire de l’évolution humaine – de la religion vers la démocratie, et de l’exploration / colonisation vers la globalisation … Les termes changent pour voiler le même précepte.

Wikipedia nous enseigne : un voyage est un déplacement dans l’espace, volontaire ou contraint, effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel (par exemple tourisme) ou professionnel (affaires) ou autre (déportation, guerre, réfugiés politiques ou climatiques), déplacements motivés par des activités sportives ou socioculturelles ou de grands événements.

Évitons d’aborder les déportations, un sujet très surveillé, pour ne pas courir inutilement le risque de se faire automatiquement taguer d’antisémitisme et avoir toutes les associations et la place Beauvau avec son voisin d’en face sur le dos. Il est, d’ailleurs, difficilement compréhensible qui a eu l’idée de classer les déportations, les mouvements politiques et climatiques dans la case des voyages ? Et pourquoi, dans la même mesure, l’expatriation (sur laquelle nous avons eu le plaisir de s’exprimer à 2 reprises : Population d’expats dans le monde – chiffres et tendances & Etre expatrié – comment est-ce ?) n’en fait pas partie ?

Il parait logique que le voyage est en général un « déplacement dans l’espace » pacifique et, en principe, toujours à base d’un aller-retour. Or, le « voyage » de déportation signifie plutôt l’aller sans retour… Bien que pour un réfugié politique en absence d’octroi du statut sollicité – souvent le billet du retour et le transfert à l’aéroport sont gracieusement offerts par le Ministère de l’Intérieur. Ce qui, peut-être, permet de qualifier l’asile politique d’un voyage ..?

 

 

Lumière

Ainsi, le voyage dans le vocabulaire de nos jours penche davantage du côté du tourisme. Bien sûr, ce dernier n’est pas à confondre avec le Club Med pour les célibataires en Turquie, ou avec un week-end gastronomique dans un 4* de la région voisine avec la piscine, les massages et autres plaisirs de chair.

L’inconnu – aucune connaissance ou aucun savoir préalable
Le voyage devrait, pour toute personne normalement constituée, être une découverte et une exploration de l’inconnu. Il est donc logique que les ponts du mois de mai ou du réveillon passés en Normandie ou à Marseille – ne sont pas des voyages. Les vrais voyages faisant bouger votre conscient ET inconscient (dans le sens propre du terme) sont les voyages à l’étranger.

Pour cette vidéo : 3 gars, 44 jours, 11 pays, 18 vols, 61.000 km, 2 caméras et près d’un téraoctet de séquences …

Tout s’apprend par la voie de comparaison.
Ne serait-ce que quelques jours dans les pays voisins sont tout à fait susceptibles de faire relativiser sur l’existence dans son pays d’origine. Cela permet de comprendre beaucoup de choses, de réaliser à quel point on est mieux (ou pire) chez soi, de comparer dans son esprit plusieurs aspects de la vie (société, économie, infrastructures, culture de communication, arts culinaires, attitudes éducatives, maintien de la propreté ou son absence, et la liste est longue…).

Alors, que dire des voyages lointains dans les endroits diamétralement opposés à notre mode de vie habituel, des voyages nous sortant totalement de notre confort autant physique que mental ? Des voyages qui, littéralement, nous bouleversent et obligent de voir les choses autrement.

Lorsqu’on voit les vrais difficultés de la vie et comment les gens arrivent à vivre avec, en restant heureux, entreprenants, créatifs et motivés d’aller au-delà – seulement à travers cette comparaison on arrive à se rendre compte de la pollution dans nos têtes et à quel point nous sommes des enfants gâtés. Se plaignant constamment de nos conditions de vie dans les appartements (maisons) avec chauffage, eau courante, frigo(s), plusieurs télés, voiture (voire deux ou trois), faisant grèves pour tout et n’importe quoi et prenant des arrêts maladie d’un mois dès qu’on est vexé par la hiérarchie ou juste pour se faire des vacances payées – la coutume très française. D’autres paient une agression théâtralisée pour partir en vacances

 

Allez dans l’espace CEI pour découvrir ce que c’est que l’absence d’infrastructure et la véritable misère à 10 km des grandes villes, où vit le peuple avec une grande culture générale, mais qui n’a pas de culture de vie.

Allez aux USA pour découvrir le pays très moderne avec l’infrastructure omniprésente, mais avec le peuple globalement dépourvu de culture générale et ne s’intéressant que peu au monde extérieur, ce qu’on ne peut pas dire de son gouvernement et ses services secrets…

Allez en Thaïlande, en Birmanie, à Bhoutan ou dans d’autres pays du sud d’Asie pour découvrir les peuples les plus souriants de la planète, mais vivant dans la pauvreté incomparable par rapport à VOUS.

Allez en Afrique en dehors des sentiers battus (Tunisie, Maroc, Sénégal) – en Namibie, au Botswana, en Ouganda, au Burundi … – découvrez la splendeur de la faune sauvage et le mode de vie des hommes à ses côtés – vous ne resterez pas intacts. Découvrez la simplicité infinie du peuple y habitant.

Allez dans les pays scandinaves et voyez l’ampleur du développement durable omniprésent et une culture différente – les danois se sentent mal à l’aise si vous les embrassez sur les joues pour dire bonjour, les suédois mangent du hareng au petit déjeuner avec la confiture.

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Voyager permet de comprendre les différences culturelles beaucoup mieux que n’importe quel livre ou récit éloquent. Ça permet de relativiser sa propre existence dans son “cocon”. Cette lumière permet d’acquérir un regard sur les choses complètement différent. Et, peut-être, une vision beaucoup plus lucide sur la vie et l’attitude plus cohérente envers la société ? Partez de chez vous pour vous ouvrir sur le monde, pour moins critiquer ce que vous avez, pour comprendre mieux les autres, pour devenir plus tolérants, moins enfermés, et pour avoir les jugements plus “pesés” !

Voyagez ! Tant que cette possibilité vous est donnée, beaucoup de gens sur cette planète ne l’ont pas…

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, faites le nous savoir en sélectionnant ce texte et en appuyant sur Ctrl+Entrée.

2 replies
  1. AlexandraKozic
    AlexandraKozic says:

    Mais qui n’aimerait pas voyager !!!
    Le problème, enfin le “stop”, reste toujours le même: l’argent.
    “L’argent ne fait pas le bonheur” – OK,mais il y contribue et beaucoup !!!

    Répondre
    • arthur
      arthur says:

      Alexandra, l’argent n’est pas un si gros problème. C’est la volonté qui peut l’être..Du moins son absence…
      Je suis parti faire un tour du monde de 9 mois avec moins de 4000 euros en poche le jour du départ….De 17 a 30 ans, j’ai effectué 1 à plusieurs voyages par an alors que j’étais un gagne-petit (je suis parti au canada, en Thailande, à Hong Kong, en Indonésie alors que je gagnait…800euros par mois !)
      Depuis que ma situation professionnelle s’est amélioré vers 30 ans, je voyage effectivement en dépensant plus d’argent, avec plus de confort…Est ce mieux ? C’est différent et je garde des souvenirs incroyables de ces voyages sans le sou…De l’aventure brute…
      Ceci dit, tout le monde n’est pas prêt à vivre chichement à l’autre bout du monde. Beaucoup ont besoin d’être rassuré par des apports de leur propre “civilisation” ce qui peut vite faire grimper la facture d’un voyage…Mais se raccrocher à ces repères que l’on était censé quitter, est ce finalement cela le voyage ? Je ne le pense pas.
      Un voyage c’est fait pour se perdre, perdre tout ses repères et tester ses facultés d’adaptation et d’émerveillement en dehors de tout ce que l’on savait déjà…
      Le voyage devrait être obligatoire, pour tous…

      Répondre

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